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— 234 — blanc. Et après suivait la reyne de France dans une litière toute découverte sous un fort grand dais, suivie de force carrosses du Roy et des dames ». Le cortège se rendit à Saint-Jean où l'on chanta le Te Deum et où le roi toucha les écrouelles. Parmi les malades se trouvait la sœur Marie-Françoise de Sosion de la Visitation. « Mais entre plusieurs autres qui guérirent par cet attouchement miraculeux, Dieu permit que cette humble servante de la divine majesté demeurât dans son mal qui luy était avantageux pour la consommer dans la perfection ». Je groupe ici quelques souvenirs de ce dernier séjour auxquels je ne puis assigner une date précise. Il fit une visite au célèbre Père Théophile Raynaud, jésuite auteur d'un savant ouvrage sur les saints du diocèse de Lyon : « J'ai vu, dit ce religieux, ce second Elie, et j'ai été honoré de son amitié, il m'a visité dans le collège de Lyon avec beaucoup de cordialité et je l'ai toujours aimé et vénéré, il avait la bonté d'estimer mes petits ouvrages que je lui ai présentés, je rappelle avec joie un si précieux souvenir ; et je le prie de m'aider à suivre le chemin qui mène à la béatitude... ». Alexandre Challiard, docteur en théologie, protonotaire du Saint-Siège et curé de Villefranche-en-Beaujolais, alors compagnon d'études de Jean Jacques Olier, nous a laissé un curieux témoignage écrit le 16 août 1670 de l'entrevue du saint avec Madame Olier venue pour le consulter sur la vocation religieuse de son fils. « Je soussigné déclare et atteste à la gloire de Dieu tout-puissant avoir eu la parfaite connaissance de trois illustres enfants de feu M. Olier lorsqu'il était intendant dans la ville de Lyon, à savoir : MM. François, René et Jean-Jacques Olier surnommé l'abbé, avec lesquels j'ai eu l'honneur d'étudier plusieurs mois sous les Pères Jésuites du dit Lyon... jusque là même (j'en suis fort souvenant) qu'un jour de jeudi, je leur fis compagnie pour aller ouïr le Saint-Sacrifice de la messe qui fut célébré dans la petite chapelle des Filles de la Visitation de Bellecour de Lyon, par le révérendissime François de Sales, évêque de Genève... où se rencontra pareillement M m e Olier, leur mère, laquelle après la Sainte-Messe alla présenter MM. ses enfants à cet illustre prélat pour qu'ils lui fissent la révérence. Il les accueillit avec une tendresse paternelle, les embrassa l'un après l'autre et les loua tous également ; ce que voyant, Madame leur mère repartit à ce grand prélat que Jean-Jacques, le plus jeune, n'était point sage mais dyscole et tellement déréglé dans ses déportements qu'il donnait souvent sujet à son père et à elle-même de pester contre lui. Alors ce saint évêque, pour consoler cette mère dolente, répondit : «Eh, madame, un peu de patience et ne vous affligez pas car Dieu prépare en la personne de ce bon enfant un grand serviteur en son Eglise ». Et lui ayant mis ses mains sur sa tête, il l'embrassa fort tendrement et lui donna sa bénédiction...». Parmi les hôtes illustres que la présence de la Cour de France avait amenés à Lyon, se trouvait l'évêque de Luçon, Armand de Richelieu, alors simple aumônier de la reine mère. Il était allé, sur son ordre, à Valence pour y visiter la célèbre mystique Marie Teissonière et la décider à venir voir la souveraine dans notre ville. Marie de Médicis désirait beaucoup consulter cette sainte que dirigeait le Père Coton, le confesseur et l'ami d'Henri IV — né à Néronde — et à laquelle Dieu avait révélé que