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      L'abbé de Vitry, économe du nouvel hospice, s'illustra par son dé-
vouement et son habileté à l'organiser et à le diriger. Il y réussit pleinement,
si bien qu'en 1807 l'établissement était abondamment pourvu de ressources
et qu'il fut définitivement acquis par son conseil d'administration pour le
prix de 76.5 00 francs.
      Ici commence pour l'Antiquaille une nouvelle période plus moderne
dont nous n'entreprendrons pas de retracer aujourd'hui le récit.
      C'est l'histoire d'un hôpital qui lutte jusqu'en 1846 pour conserver son
autonomie et finalement est absorbé par l'administration puissante de
l'Hôtel-Dieu et de la Charité, établissements régis eux-mêmes par un même
conseil depuis 1802. C'est surtout le fait d'un dévouement sans égal au
soulagement des pires souffrances morales et physiques de l'humanité, à
celles qui demandent à l'âme humaine la plus grande abnégation.




     Après avoir retracé les événements principaux de l'Antiquaille propre-
ment dite, depuis l'époque romaine jusqu'à la Révolution, cette étude ne
serait pas complète si nous ne disions quelques mots d'un des nombreux
bâtiments de cette maison qui possède également une histoire digne d'être
racontée.
     Si, du sommet de l'établissement, on descend à travers les jardins, en
côtoyant la montée Saint-Barthélémy, on arrive à l'annexe des Chazeaux,
dépendance très importante, puisqu'elle formait jusqu'en 1864 un hospice
complètement autonome, séparé autrefois de l'Antiquaille par une longue
muraille détruite depuis.
     La plus ancienne construction des Chazeaux fut édifiée au xve siècle,
par un Italien nommé Paulin Benedicti qui l'orna de peintures, de jardins et
de fontaines. Elle existe encore dans sa partie principale, au sommet de la
montée qui réunit l'extrémité de la rue du Bœuf à la côte Saint-Barthélémy.
C'est une belle demeure de l'époque, percée autrefois de fenêtres à me-
neaux, dont les encadrements aux fines moulures subsistent seuls aujour-
d'hui. Les armoiries de la famille de Mandelot, sur trois écussons au-dessus