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       Par la route d'Italie, Lyon s'approvisionne de soies brutes et de riz
(pour io.ooo.ooo) et renvoie des draps, des toiles, des dentelles, de la librai-
rie. On compte de 6 à 7.000.000 pour les exportations à la fin du xvme
siècle (1).
       Or ces deux routes sont précisément celles qui traversent le Rhône sur
le pont de la Guillotière et franchissent une partie du faubourg d'où elles
divergent vers leurs destinations respectives.
       De grandes entreprises de roulage, des maisons de commissions se
sont créées à Lyon dès le début de ce commerce. Mais au xixe siècle, elles se
développent de plus en plus et se multiplient. Des entreprises comme la
Maison Bonnafous, la Maison Armand Le Comte font songer à nos compa-
gnies de chemins de fer par leur puissance et la manière dont elles négo-
cient avec les autorités de la Ville et de l'Etat.
      Il faut lire surtout les almanachs de l'époque pour avoir une idée du
mouvement déterminé par le roulage (2). C'est un va-et-vient ininterrompu
de marchandises et de voyageurs. Tous les jours, le pont et le faubourg
voient défiler les diligences des Messageries à destination ou en provenance
du Languedoc, de la Provence, de Grenoble, de Chambéry, de Turin. Plu-
sieurs fois par semaine passent les lourds chariots qui apportent à Lyon les
produits des campagnes et les véhicules chargés de marchandises pour
l'Italie et le Midi. C'est un trafic original que nous avons peine à imaginer
maintenant que les chemins de fer l'ont détruit. Mais son importance
n'échappe alors à personne. Un rapport à la Chambre de Commerce de
Lyon en 1827 (3) attire l'attention sur les efforts de la Suisse, de l'Allema-
gne et de la Hollande pour détourner par Francfort et les cols suisses des
Alpes, le trafic qui, entre l'Italie, le Nord de la France, les Pays-Bas et
l'Angleterre, emprunte le roulage de France et passe à Lyon.
       Le bourg de la Guillotière profita nécessairement du développement
de ce transit autour de Lyon.

    (1) Voir P. Villard in l'Economie sociale et l'Histoire du travail à Lyon, 1900.
    (3) Voir aussi Cochard, le Guide du Voyageur à Lyon, 1836, p. 413. — P. Truchon, Revue d'histoire de
Lyon, 1911, p. 363 sqq. Transports et voies de communication à Lyon sous la Restauration.
    (3) Rapport à MM.les présidents et membres de la Chambre de commerce de Lyon, 1837. Fonds Coste,
n° 113.867.