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Arts, de J. de Carlencas (Lyon, 1749), et une autre pour la Peinture, de
Michel (Lyon, 1767).

      Tout de même, l'imprimerie, qui avait été l'une des branches les plus
florissantes de l'industrie lyonnaise, qui comptait encore à certaine époque
récente « vingt-quatre [ateliers] à la tête desquels étaient des hommes éclai-
rés et intelligents », se trouve, en 1763, dans un marasme total. Les impri-
meurs lyonnais, dont le nombre est tombé à douze, de par la volonté d'un
arrêt du Conseil d'Etat du roi (31 mars 1739), ne possèdent plus que cin-
quante et une presses, et trente à peine sont en œuvre : Aimé de La Roche,
à lui seul, en occupe douze. Maints libraires, Rigollet entre autres « qui est
un de ceux qui a terni le plus la réputation de la librairie, par les ouvrages
scandaleux et prohibés qu'il a mis en vente », sont réduits à la mendicité.
D'autres servent de clercs à la communauté, et ils n'ont de libraires que le
titre. Les presses sont surtout occupées à imprimer des contrefaçons sur
lesquelles la Chambre syndicale de la Librairie ferme volontiers les yeux :
 ne pouvant les atteindre utilement, tant elles sont nombreuses, l'Autorité
les considère, étrange opportunisme, comme une compensation légitime
 des contrefaçons étrangères introduites en France.
     Pourtant, la situation est grave. Dans une lettre adressée à M. de Sarti- «
nés et conservée à la Bibliothèque Nationale, Bourgelat, le même Bourgelat
qui devait fonder les Ecoles vétérinaires en France, qu'un arrêt du Conseil
d'Etat a nommé, le 20 janvier 1760, inspecteur de la Librairie, et qui a prêté
serment de fidélité le I er février, Bourgelat fait un noir tableau de l'impri-
marie à Lyon : « Le sieur Barbier n'employé [ses presses] ni pour lui, ni pour
le public; tout son ouvrage se borne à l'exécution de ce que MM. les fer-
miers des postes lui demandent dans certains tems de l'année ; Louis
Buisson, Jean-Baptiste Réguillat, Geoffroy Renaudet, J.-M. Bruyset en ont
presque toujours une uniquement destinée à faire des épreuves ». Quant à la
librairie, la situation n'en est, bien entendu, pas plus brillante. « Les frères
Détournes [qui] descendent des plus anciens libraires du Royaume, réfu-
giés à Genève dès la triste époque de la Saint-Barthélémy, rentrèrent en