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porter avec lui, et ce fut un peu plus tard seulement qu'il fit fondre des
alphabets nouveaux. Tout son matériel typographique paraît avoir passé
aux mains de Jacques Arnoullet et à celles de Maréchal et Chaussard.
     Un peu plus tard, les imprimeurs lyonnais, du moins plusieurs d'entre
eux : Jean Fabri, Perrin Le Masson, Jacques Maillet, Jean de Vingle,
employèrent une lettre gothique de 12 points, caractérisée par les D et les U
pointés, et une autre lettre de 8 points, « paraissant, dit Claudin, être le
travail du même fondeur, Nicolas Wolf », imprimeur lui-même, qui, je
suppose, fournissait de caractères plus d'un de ses confrères.
      C'est, je pense, vers 1490, et par les soins de Jean Dupré, que les
lettres romaines furent importées à Lyon ', venaient-elles de Venise d'où,
huit ans après, Jacques Saccon prétend avoir tiré les siennes ? C'est possible.

    Il faut se reporter au livre de Claudin (Histoire de l'Imprimerie en
France, t. III et IV, Lyon) pour étudier plus au long cette question des
caractères, dont la place n'est d'ailleurs pas ici. Mais on souffrira que je
rappelle en quelques mots la très intéressante histoire de l'introduction en
France du caractère italique, qui y pénétra par Lyon même.
     Dès les premières années de cette époque transcendante que fut le
   e
xvi siècle, l'apparition des éditions aldines, qui éveillèrent vivement l'at-
tention des lettrés, suscita des imitations.
     Aide le Vieux avait créé à Venise, en 1500, et fait graver par François
de Bologne, une jolie petite lettre cursive qu'il avait appelée « cancelleres-
co », parce qu'elle imitait les écritures de chancellerie de son époque ; le
premier livre qu'il imprima avec cette lettre fut un Virgile ; d'autres édi-
fions suivirent aussitôt, et, en décembre 1501, Aide avait déjà publié cinq
ouvrages avec son nouveau caractère.
      Manuce mit deux ans pour s'apercevoir qu'une pareille invention
n'allait pas manquer de faire naître des contrefaçons ; quand il y prit garde,
déjà on avait contrefait la « testo d'aldo », mais rien n'avait encore paru, en
Italie, qui dénonçât ce méfait. Sans plus tarder, pourtant, Aide Manuce se