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tableau central représentant la lutte de l'Amour et de Pan, réduite aux deux
personnages essentiels, comme dans la mosaïque Michoud ; à droite et à
gauche dé ce tableau, quatre caissons ornés d'un buste symbolisant une des
saisons, ces bustes posés perpendiculairement aux figures du tableau, le
sommet de la tête vers le dehors ; au dessus et au dessous du tableau, six
caissons ornés de rosaces. Ceux-ci avaient pour cadre un filet noir et une
torsade pareille à celle des méandres ; les caissons à figures deuxfiletsnoirs,
l'un qui leur était propre, l'autre formé par les lignes du labyrinthe. L'ima-
ge nous montre le pavement mutilé. Si nous sommes orientés dans le sens
du panneau central, elle se termine en haut, sans vraisemblance aucune, par
une ligne droite qui paraît due au souci de ne pas envahir la marge ; à droite
par une ligne brisée. Le petit côté inférieur du rectangle est intact ; la plus
grande partie du côté gauche est conservée avec une petite partie du côté
droit. Des onze panneaux, il reste les trois rosaces d'en bas, les deux bustes
de gauche, c'est-à-dire Bacchus ou l'automne et Cérès ou l'été, la partie
gauche du tableau central, Pan marchant vers la droite, le pied droit en
avant, la main gauche attachée sur ses reins par une bandelette qui fait le
tour de sa taille, le tronçon de son bras gauche dirigé sans doute vers la tête
de l'Amour, dont on ne voit plus que la jambe droite et l'avant-bras gauche,
si l'on ne tient pas compte de la silhouette dessinée sur le ciment de sup-
port.
      Artaud affirme I que cette mosaïque « rappelle les premiers temps de
l'empire romain » et voit des « signes évidents de l'incendie général arrivé
sous Néron » dans les débris « de charbon, de tuileaux et de bois brûlés »
dont elle était recouverte. Il attribue la destruction de la mosaïque inter-
médiaire à Septime Sévère. « La troisième, dit-il, annonce un temps de
décadence et doit avoir été détruite sous le cruel Attila ». Pour la première
il se trompe certainement, et pour les deux autres sa conjecture est bien
aventureuse. Dans leur naïveté, les vieux historiens de Lyon et, après eux,
Artaud ont cru reconnaître un peu partout les traces du terrible incendie
commenté plutôt que raconté par Sénèque 2. Ils oublient que notre ville,


   i . P . 108.
   3. Lettres à Lucilius, gi.