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 d'enfants dont l'éducation avait pu être négligée faute de moyens suffisants, qui vien-
 dront puiser ici les semences d'une instruction religieuse et morale, et se former à la
 connaissance et à la pratique de tous les devoirs de l'honnête homme.
       « Félicitez-vous donc, messieurs les membres du conseil municipal, de l'heureuse
 issue de vos déterminations. Voyez cette génération naissante qui n'oubliera jamais
 qu'elle vous doit l'inappréciable avantage dont elle va profiter. L'existence de cette
 école dans l'avenir, ses progrès, son influence sur les mœurs dont la conservation se lie
 si étroitement à la prospérité des familles, tout cela sera votre ouvrage, et le souvenir
 des fondateurs est désormais inséparable des résultats de la fondation.
       « Que les personnes dont les bienfaisantes libéralités ont contribué à assurer la
 création de cet établissement, en suppléant à l'insuffisance des ressources communa-
 les, reçoivent aussi l'expression de la reconnaissance publique. Il m'est bien doux d'en
 être, dans cette occasion, l'interprète.
       « Et vous, vénérables Frères, qui, voués avec un zèle digne de tant d'éloges, à
 répandre dans cette intéressante et nombreuse partie de la Société les lumières de la
 religion et de l'enseignement, essayez en vain de vous dérober au témoignage de grati-
 tude et aux bénédictions du pauvre, croyez qu'il n'est personne, dans cette commune,
 qui n'apprécie d'avance tout le bien que votre présence y va produire, et qui ne bénisse
 le jour où vous y entrez en fonctions pour la première fois.
       « Secondés par les efforts du respectable pasteur et le zèle de ses dignes collabora-
 teurs, dont la présence ajoute à la solennité de cette cérémonie, vos succès ne peuvent
 être douteux.
       « Quant à moi, heureux de voir mes soins ainsi récompensés, heureux surtout
d'avoir trouvé, dans mes concitoyens, une conformité de vues et d'intention qui a si
puissamment favorisé l'accomplissement de mes désirs, je me rappellerai toute ma
vie cette époque de ma carrière administrative où il m'a été possible de réaliser le
projet d'une institution si éminemment utile, et qui doit contribuer à faire fleurir pour
toujours, dans cette commune, les principes conservateurs de la Société, la religion et
la morale ».
       Puis le maire déclare l'école ouverte.
       Quant à l'école des filles, sa création va suivre bientôt.
       Dès le I e r octobre, le curé De Forcrand annonce au maire qu'il a reçu, d'une per-
sonne volontairement anonyme, une somme suffisante pour subvenir, pendant trois
ans, aux frais et à l'entretien d'une école gratuite pour les jeunes filles, sous la direc-
tion des SÅ“urs Saint-Charles.
       Le curé ajoute qu'il a déjà, en son nom personnel, passé un bail de trois années et
demie pour la location, à 340 francs l'an, d'un appartement propre à recevoir cet éta-
blissement. Il ajoute encore qu'il a obtenu, de la supérieure de Saint-Charles, deux
Sœurs pour l'enseignement de ladite école pendant trois ans, et moyennant la somme
une fois payée de 3.000 francs, somme qu'il a comptée à la supérieure et dont il a remis
la quittance au maire. Enfin, le curé assure qu'il pourvoira, par une quête dans la
paroisse, aux frais de l'ameublement de ladite école.