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— 49 — Un troisième arc de triomphe, qui fut démoli entre 1643 e t 1687, mais dont nous possédons des vues, plus ou moins fidèles, était situé à égale distance des portes Saint-Martin et des Châtaignes, à 50 mètres du lit actuel du Rhône et de la rue appelée, en souvenir de lui, mais fort improprement, comme nous Talions voir, rue de Tare de Constantin. M. L. A. Constans a, en effet, tiré des dessins de Peiresc et Gertoux, qu'il a soumis à une comparaison méthodique, la preuve, à mon avis, irrécusable i° que Tare était à deux baies ; 20 que l'ornementation dont il était revêtu remonte, par son style, à l'époque d'Auguste, et, par certains de ses sujets, aux ori- gines mêmes de la colonie dont les fondateurs, les vétérans de la VIe légion, avaient, précisément, pour emblème, le taureau accroupi de ses métopes I ; 3 0 que l'inscription dédicatoire, gravée en deux lignes sur son entablement, à une époque très postérieure à la construction, ne nomme pas Constantin mais Constance. A cet égard, la démonstration me semble acquise, et au déchiffrement fautif qu'a publié Hirschfeld, au C. I. L., XII, 667 : ...constantino... cONSfrmTI F PRINCIPI invictissim O • DD il conviendra de substituer désormais la lecture de M. L. A. Constans : . . . constanTIO PRINCIPI ...ORISKO • D • D M. L. A. Constans a développé en conséquence : Imp(eratori) Caes(ari) Flavio Iulio Constan\ti[d] principi Maximo col(onia) Arelat(ensium) restitut]ori s[u]o d(ecreto) d(ecurionum). Mais j'estime qu'on peut contester le détail de ses restitutions parce que le Constance auquel est consacrée cette dédicace n'est sûrement pas celui qu'il pense. Il a opté pour Constance II (324-361), et il a donné, de son choix, deux raisons au premier abord plausibles. i° Constance II, vainqueur de Magnence, a fait à Arles, à la fin de 353, un séjour de plusieurs mois. 1. C , p. 239. Ne serait-ce pas, pareillement, une plaisanterie des vétérans de la VIe légion qui aurait valu son nom au butor avec qui les Romains ont l'air d'avoir fait connaissance sur les marais du pays d'Arles. Cf. Pline, N. H., X, 116 : in Arelatensi agro taunts appellata gallina... t Rev. Lyon. 4