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moitié supérieure ne sont pas posés à l'envers et sept animaux sur douze,
mal orientés, semblent s'éloigner d'Orphée, comme si sa musique n'avait
pas le don de les charmer. Ce grossier contre-sens, Artaud l'aperçut à la
réflexion, avant qu'il fut trop tard. Mais ceci n'explique pas, tant s'en faut,
toute la différence entre la mosaïque du dessin et celle du musée. Cinq
animaux de la première regardent à droite et sept à gauche. Donc, pour
obtenir le résultat que nous avons sous les yeux au musée, la double symé-
trie des poses, il n'aurait pas suffi de changer l'ordre relatif des animaux
d'abord choisis ; il aurait été nécessaire, mais suffisant aussi, de remplacer
un de ces animaux. Pourquoi en a-t-on remplacé, non pas un, mais neuf?
Sans doute, parce que les mosaïstes, en les examinant de près, trouvèrent
qu'ils n'étaient point, comme l'avait cru Artaud, parmi les mieux conservés.
Ainsi seulement nous concevons qu'on ait éliminé, par exemple, le lion
dont nous pouvons apprécier l'effet décoratif dans le vestibule des An-
tiques ; et le coq, alors que, selon Cochard, « le paon et le coq se distin-
guaient par l'éclat de leurs plumages ». Le dossier des archives ne renferme
aucune pièce qui mentionne les nouvelles instructions données aux mosaïstes
qu'il fallut bien délier de leur engagement strict : elles furent, selon toute
vraisemblance, verbales.
                                                IV
      i. Dans l'Inventaire des mosaïques de la Gaule J, une planche de
l'album reproduit en noir la mosaïque telle qu'elle est au musée, avec
renvoi au n° 242 du texte, dont la notice est ainsi conçue: « St-Romain-en-
Gal..., 1822. La composition primitive comprenait cinquante caissons,
dans le centre de chacun desquels était représenté un animal différent.
Reste le sujet principal, Orphée assis jouant de la lyre, et un entourage
composé de douze médaillons (2 m. 58X 2 m. 58). Musée de Lyon (1823)»3.
Mais d'après le même Inventaire, nous aurions au musée une autre mo-
saïque d'Orphée, le n° 201 : « Ste-Colombe. Dans la vigne de Montaut 3
     i . 1 . Narbonnaise et Aquitaine, par M. Georges Lafaye.
     2. Bibliographie : « Comarmond, op. cit., p. 690-691 ; Catalogue sommaire des Musées de Lyon, 1887,
p. 135, n° 17».
     3. M. Lafaye a laissé passer la même faute d'impression que Comarmond. Il s'agit bien d'une faute
d'impression, puisque cette notice dérive, non de Comarmond, mais de Savigné qui a imprimé correctement
Montant.