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quadrupèdes et 24 oiseaux *. Artaud z croit avoir remarqué qu'en général
les animaux amis de l'homme sont plus rapprochés d'Orphée. C'est une
illusion. L'entourage immédiat d'Orphée comprend douze quadrupèdes,
parmi lesquels le renard, le cerf, l'hyène, le sanglier, le loup et le tigre.
Ce qu'il faut noter, c'est que les quadrupèdes et les oiseaux ne sont pas
mélangés. Ceux-ci occupent les deux lignes transversales du haut et les
deux lignes longitudinales extrêmes ; les quadrupèdes ont les six autres
lignes transversales, moins, dans chacune d'elles, les deux places extrêmes.
Dans ces conditions, quadrupèdes et oiseaux ne pouvaient être en nombre
égal 3, mais on a réduit l'écart au minimum. Cochard observe que le
mouton « paît tranquillement entre le loup et le sanglier, allégorie extrê-
mement ingénieuse et qui peint la puissance de la musique même sur les
animaux » 4. Après la torsade par laquelle était dessiné le grand rectangle,
la mosaïque avait pour bordure un rinceau à tiges grêles et très allongées,
dont les lobes étaient tous garnis de la même petite feuille cordiforme.
Sur la face d'en haut ses enroulements avaient plus d'ampleur ; il était
double dans la partie moyenne de cette face, au milieu de laquelle il
jaillissait d'une sorte de vase.
      2. Examinons maintenant si la planche d'Artaud est une image bien
fidèle de la mosaïque telle qu'on l'exhuma. Autour du tableau principal
elle nous montre 44 petits tableaux et nous trouvons sa notice explicative
d'accord avec sa planche. Mais ce double témoignage est en désaccord
avec tous les autres. Dans le compromis entre le maire de Lyon et
les marbriers il est dit que la mosaïque présente au milieu Orphée,
« autour de lui quarante-huit animaux de diverses espèces, chacun dans
un encadrement ou tableau séparé ». Artaud lui-même, dans son inventaire
de 1833, parle de « 50 petits tableaux accompagnant le tableau principal ».
Comarmond affirme qu'elle se composait primitivement de cinquante

     1. Artaud, 1835, p. 131 et suiv., énumère les 30 quadrupèdes ,mais seulement 18 oiseaux, n'ayant pu
« reconnaître les autres ».
     3. 1835, p. 133.
     3. Ils seraient en nombre égal, si le tableau du centre ne réduisait pas deux rangées transversales à quatre
animaux et, par conséquent, à deux quadrupèdes, chacune.
     4. Comp. Artaud, 1835, P- I 2i (note) : < Il paraît que c'est avec intention qu'on a mis en opposition le
loup avec l'agneau ; bien avant les Romains, Isaïe avait déjà dit : Habitabit lupus inter agnos (XI, 6-9) ».