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qui venait de donner sa Lucrèce, Joseph Thimon, du Moniteur Viennois, le Suisse
Sigismond Thalberg, un des rois du piano, et le joyeux corniste Eugène Vivier,
camarade de Boitel, jadis employé des Contributions indirectes à Lyon où son cor
troublait le sommeil des habitants des façades de Bellecour.


                                         s
      Dans le rapport en vers qu'il lut au banquet du 24 septembre 1843 e t o u il
énumère les principaux hôtes de la société, Boitel rappelle la plupart de ces noms.
Quelques-uns appartiennent à l'histoire artistique de Lyon.
      Hoffmann, venu de Paris avec Brindeau, chanta des chansonnettes, sur la
scène des Célestins, en décembre 1841 et janvier 1842. Henri Monnier leur succéda
sur ce théâtre. Sa femme, qui y jouait alors avec lui, était la fille d'une actrice de
vaudeville, M m e Herdliska, amie de Marceline Desbordes-Valmore, et très appréciée
à Lyon, comme jeune première, en 1832-1834, puis en 1836-1837. Henri Monnier
séjourna souvent à Lyon où M m e Henri Monnier, engagée aux Célestins, débuta
en septembre 1843.
     Auguste Desportes écrivait dans les recueils publiés par Boitel ; sa comédie
en vers Molière à Chambord, représentée pour la première fois à l'Odéon, le 15 jan-
vier 1843, ^ u t donnée au Grand-Théâtre de Lyon au mois de mars suivant et y
eut, comme à Paris, un grand succès.
     Ponsard était à Lyon en juillet de la même année ; la première représentation,
à Lyon, de sa Lucrèce, eut lieu le 16 septembre 1844, a v e c Bocage dans le rôle de
Brute. La pièce tint l'affiche pendant plus d'un mois.
      Thalberg se fit entendre en février 1842 et se lia, pendant son séjour à Lyon,
avec Francisque Renard, Hainl, Barioz, Maniquet, le docteur René Morel, qu'il
eut l'occasion de revoir deux fois, au cours de ses tournées postérieures. Lepeintre
aîné, Nestor des comiques et roi du calembourg, vint terminer sa carrière où il
l'avait commencée et donna des représentations aux Célestins du 16 septembre au
5 octobre 1843.
     Les Intelllligents reçurent ensuite, entre 1844 et 1855 :
     Félicien David, dont la symphonie le Désert fut exécutée, au Grand-Théâtre,
le 8 mars 1845, avec le concours des écoles de chant de Maniquet et de Jansenne.
Au banquet du i e r mars 1845, Alexis Rousset salua en vers le compositeur du
Désert, et Maniquet écrivit sur son œuvre une complainte qui fut imprimée dans
le second des recueils que publia la société.
     En 1845 encore, dans le courant de juillet, les dîneurs du pavillon Nicolas
fêtèrent, le même jour, trois invités réputés à divers titres : Arago (sans doute
Jacques Arago, l'ami de Boitel), le poète improvisateur Eugène de Pradel et Hector
Berlioz.