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militaires et civiles et vu le retour prochain de notre Souverain, ils croiroient manquer
aux devoirs de bons et fidels sujets en se faisant installer actuellement par une autorité
étrangère. Ils se voyent obligé de décliner l'installation décidé à demain et de quitter
dès aujourd'hui Glogau pour retourner chez eux.
     Reconnaissant, Monsieur, les services essentiels que Vous avez rendu à notre mal-
heureux département, reconnaissant le's soulagements que Vous avez toujours tacher
de Lui procurer, ils me chargent de Vous en témoigner au nom du département toute
leur reconnaissance et de Vous supplier d'être persuadé que le souvenir de Vos bontés
restera à jamais gravé dans notre mémoire et dans nos cœurs.
     Permettez, Monsieur, de vous assurer que j'adopte bien sincèrement les sentimens
de mes concitoyens et que si quelque chose a pu adoucir l'amertume de ma situation comme
Prussien et comme sujet d'un Roi que j'adore, c'est la connaissance qu'elle m'a procuré
d'un Français aussi généreux et estimable que Vous.
     Daignez accepter l'assurance de la parfaite considération et de la haute estime
avec laquelle j'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et dévoué serviteur.
                                                     Fr. Comte Hardenberg.
       Glogau ce 30 d'octobre 1808.

      Ces lettres offrent un mélange de dialectique subtile, de flatterie et, à la fin,
d'impertinence, qui sont d'une vivante actualité. Il est clair, par la dernière de ces
lettres, que Napoléon abandonna trop tôt la Silésie. C'est une leçon à méditer.

                                                                      R. L.-V.