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      Edouard Mounier, né à Grenoble le 2 décembre 1784, était le fils du célèbre
 Jean Joseph Mounier qui, à Grenoble, à Vieille en 1788, et à la Constituante, dont
il fut président, représenta les idées modérées, libérales, constitutionnelles. Edouard
suivit son père à Genève, où il émigra dès 1790. En octobre 1795, la famille Mounier,
craignant l'invasion de la Suisse, se réfugie à Weimar, où le duc régnant chargea
l'ancien Constituant de fonder un établissement d'instruction, le Belvédère. En
1801, il revint en France. Préfet de l'Ille-et-Vilaine, en 1802, conseiller d'Etat en
1804, ce révolutionnaire, lettré, conciliant et chimérique mourut en 1806.
      Edouard qui, au cours de ses voyages, avait beaucoup appris et avait acquis,
semble-t-il, un certain scepticisme en matière politique, entra au conseil d'Etat.
 Auditeur en 1804, ^ fut nommé par Napoléon intendant à Weimar, lorsque l'armée
française, après Iéna, occupa cette ville. C'était, de la part de l'Empereur, un geste
aimable vis-à-vis du duc, de placer auprès de lui l'héritier d'une famille amie.
 Lorsque le sort des maisons de Saxe eut été réglé, Edouard Mounier fut envoyé
 en Silésie. C'est ici que se placent les quelques documents inédits qui vont suivre.
      Pour assurer la collaboration des populations de la Silésie avec l'administration
française, les cercles, subdivisions du département, nommèrent des députés qui>
réunis au centre de département, eurent la possibilité de présenter leur requête à
l'intendant français. Dans le département de Glogau, qu'administrait Edouard
 Mounier, le président des délégués locaux se trouvait être un comte Hardenberg,
qu'il est impossible, à mon sens, d'identifier, malgré la concordance du nom et
du titre, avec l'illustre diplomate prussien du congrès de Vienne.
      Les trois pièces qui vont suivre sont entièrement écrites de sa main ; la première
es t scellée de ses armes. Elle est adressée A Monsieur, Monsieur l'auditeur Mounier
intendant général du département de Glogau à Glogau.
      Elle est ainsi conçue (je respecte l'orthographe) :

     Monsieur, Les députés des cercles suivants, savoir, Luben, Steinau, Schwiebuss,
Goldberg, Sprottau, Wohlau, Guhrau, Hirschberg, Liegnitz, Freystadt, Sagan, Grune-
berg et Militsch, sont réuni ici pour présenter à Monsieur l'Intendant le résultat des
délibérations de leurs cercles, touchant l'organisation d'un comité général. Ils demandent
dont a qu'el heure il plait à Monsieur de les recevoir.
     En vous assurant leur haute considération, ils ont l'honneur d'être, Monsieur, vos
très humbles et très humbles (sic) serviteurs.
                                                              Comte Hardenberg.
        (Suivent les signatures des délégués).

    La lettre suivante, datée du 26 juillet 1808, apporte des précisions sur ce comité
général :

     Monsieur, Etant sur le point de repartir et devant annoncer le résultat de notre
mission ici à nos commettans', nous Vous supplions, Monsieur, de vouloir bien nous faire