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André le reconstruisit sur les mêmes plans et, le 18 octobre 1881, il
pouvait rouvrir ses portes. Le théâtre des Célestins est un des plus
beaux édifices élevés à Lyon depuis 1870. Parmi les autres, nous nous
contenterons de signaler, sans appréciation, le Palais de la Préfecture
et l'Hôtel de la Mutualité, le Temple protestant du quai des Broteaux,
l'Hôtel des Invalides du Travail et l'asile de Bron, le Mont-de-Piété, les
vastes bâtiments des nouveaux abattoirs et le Stade, l'hôpital de Grange-
Blanche et les mairies des IVe et VIIe arrondissements.
De nombreux monuments, statues ou fontaines furent érigés sur
les places et jardins publics. Il serait téméraire de déclarer qu'ils contri-
buent pour beaucoup à l'embellissement de la cité. Citons cependant la
superbe fontaine des Jacobins, œuvre admirable de notre grand architecte
Gaspard André, la fontaine monumentale de Bartholdi dont on aurait
pu étudier l'emplacement avec plus de logique, le monument des Enfants
du Rhône et l'exquise stèle de Pierre Dupont si délicieusement cachée
dans le jardin des Chartreux. Mais, par charité, ne nous arrêtons pas aux
innombrables effigies des grands hommes de toute espèce que la recon-
naissance publique ou privée a voulu glorifier, au mépris de l'esthétique
de notre ville.
Parmi les progrès nouveaux qui contribuèrent à la fois à l'embellisse-
ment de la cité et au bien-être de sa population,' il convient de citer,
en 1888, l'installation de l'éclairage électrique et, en 1898, le remplace-
ment de la traction animale sur toutes les lignes de tramways par l'énergie
électrique. La Compagnie du Gaz fut la première concessionnaire de l'éclai-
rage électrique et ses premiers essais furent faits dans les théâtres muni-
cipaux et dans la salle des séances du Conseil municipal. En 1892, l'ingé-
nieur Raclet constituait une société qui, sous le nom de Société des Forces
motrices du Rhône, avait pour but, au moyen d'un canal allant de Jons
aux îles de Rillieux, de transformer le courant inutilisé du Rhône en
énergie électrique. Déjà en 1841, au Congrès scientifique tenu à Lyon
au mois de septembre, l'ingénieur Pariset avait présenté un rapport éta-
blissant que l'on obtiendrait facilement une force de 2.000 chevaux en
établissant un canal de Jonage à Vénissieux, soit un parcours d'environ
30 kilomètres.