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      Un grand nombre de squares ou de jardins publics furent créés,
tels sont ceux de la place Morand, de la place Guichard et de la place
Puvis-de-Chavanne, le jardin de Jussieu et celui de Raspail, les jardinets
du monument Carnot, du Palais du Commerce et de la Mairie de la
Croix-Rousse. Le parc de la Tête-d'Or s'est considérablement embelli
par la reconstruction des grandes serres, en 1880, et surtout par l'érection,
en 1906, des grilles monumentales de l'entrée principale.
      Le premier monument dont la construction fut décidée après la
guerre de 1870 est la basilique de Fourvière. L'autorité diocésaine avait
eu l'idée d'édifier, sur la colline, à côté de l'ancienne chapelle de la Madone,
une église monumentale, en action de grâce à la Vierge qui aurait préservé
la Ville de Lyon de l'invasion allemande. En réalité, les plans de cette
église étaient faits depuis longtemps et leur auteur, l'architecte Bossan,
les avait exposés au mois de mars 1866 dans la salle des Pas-Perdus du
Palais archiépiscopal. La première pierre fut posée le 7 décembre 1872. Ce
ne fut que le premier mai 1890 que le cardinal Foulon célébra la première
messe sur l'autel principal. La basilique de Fourvière est certainement le
plus important, le plus majestueux et surtout le plus somptueux des
monuments construits à Lyon et même en France depuis de longues an-
nées. Certains lui reprochent d'écraser par la masse la colline légère
qu'il surmonte. Ce reproche n'est peut-être point tout à fait fondé, car
il est certains points de vue d'où la silhouette de l'église s'allie fort heureu-
sement avec celle du coteau, et lui donne un dessin particulier qui n'est
pas sans charme. Mais plus encore que l'ensemble du monument, les
détails de la décoration en sont merveilleux. La basilique n'est point
encore terminée et cependant les travaux, dont la direction a été confiée
à l'architecte lyonnais Sainte-Marie Perrin, élève de Bossan, ont déjà
coûté plus de douze millions.
      Le théâtre situé sur la place des Célestins ayant été détruit par un
incendie dans la nuit du 1 au 2 avril 1871, la municipalité décida, en
1873, à la suite d'un concours, de confier à l'architecte lyonnais Gaspard
André l'édification d'un théâtre nouveau. Commencé en 1874, il était
terminé en 1877, mais trois ans plus tard, dans la nuit du 25 au 26 mai
1880, un nouvel incendie le détruisait presque complètement. Gaspard