Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                  — 177 —
suivant le plan de l'ingénieur Combalot, fit combler les cinq arches orien-
tales du pont de la Guillotière, exhausser ses abords et établir une digue
en amont du pont Morand. Elle étudia un projet de transformation et
 d'embellissement de la rive gauche, projet calqué en partie sur le plan
 de Morand. Elle construisit le cours Bourbon, aujourd'hui cours de la
Liberté et le continua en quai jusqu'au débouché du pont Morand ; elle
adopta le tracé du cours Charles-X, aujourd'hui cours Lafayette, ainsi
que celui d'une avenue parallèle au cours Bourbon et qui, réalisé plus
tard, devint les avenues de Saxe et de Noailles. Il est à noter que, sur le
plan primitivement adopté par l'administration, cette avenue située plus
à l'est se prolongeait au travers du bois de la Tête-d'Or jusqu'à la pointe
méridionale de l'île située en face de ce bois. Confiants dans ces amélio-
rations, quelques particuliers commençaient à élever aux alentours de
la place Louis XV des immeubles de belle apparence, et c'est ainsi que
l'on pouvait voir, à la veille de la Révolution de 1830, une trentaine de
maisons bourgeoises de quatre à cinq étages, sur la place Louis XV, le
quai Monsieur et le cours Morand. Vers le milieu de la Restauration,
les ouvriers en soie, abandonnant en grande partie les quartiers insalubres
de Saint-Georges et de Saint-Jean, ou chassés par l'inondation de la
plaine des Broteaux, commencèrent à envahir le plateau de la Croix-
Rousse et son versant septentrional ; la rue Neyret et la rue Masson
furent parmi les premières occupées.
      En 1827, l'administration municipale, jugeant que la salle de specta-
cles construite par Soufflot en 1756, en face de l'Hôtel de Ville, n'était
plus assez vaste ni assez belle, décida de la démolir et d'en construire
une nouvelle. La construction de cette salle avait amené, malheureusement,
la disparition du merveilleux jardin à parterres qui ornait la façade orientale
de l'Hôtel de Ville. Il était à souhaiter que l'administration de 1827,
faisant preuve de plus de discernement que les éehevins de 1756, dési-
gnât un autre emplacement pour le nouveau monument, de façon à
dégager l'espace trop restreint qui s'étendait devant cette façade de
l'Hôtel de Ville. Mais, hélas, il n'en fut rien, le Grand-Théâtre, dont les
plans avaient été conçus par les architectes Chenavardet Polet, dut s'édifier
sur le lieu même où s'élevait la salle de spectacle. Il y a lieu de remarquer