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 en dépit de toutes les propositions d'armistice aux fins d'enquête, que
 baïonnettes dressées les unes contre les autres. Faudra-t-il attendre que
 de lassitude ou d'épuisement les armes tombent des mains des combat-
tants ? N'y aura-t-il de solution que celle qu'imposera la force ? L'Entente
a déchaîné une tempête qu'elle est évidemment impuissante à calmer.
En tout cas, ce qui reste acquis c'est que la politique suivie en Orient
depuis 1918 par les puissances de l'Entente, politique dont le Foreign
Office anglais est avant tout responsable, est jugée par ses résultats. Au
moment où le monde entier a besoin de paix elle a abouti à la guerre.
Elle n'est arrivée en Orient, si j'ose dire, qu'à créer la gâchis. L'Europe
entière en souffre et en souffrira, la France surtout en pâtit, qui a des
intérêts plus considérables en Orient qu'aucune autre nation. Elle est
donc plus que tout autre intéressée à un redressement de la politique
orientale.
      Ce qui est certain c'est que, pour arriver à une paix durable, il faut
se garder d'exciter et d'opposer, comme on a fait, les vaines convoitises
nationales. Il faut moins rechercher des majorités illusoires que songer
à protéger d'une façon effective des minorités qui ont après tout, étant
composées d'êtres humains, le droit de vivre tranquillement sur le sol
où le hasard les a fait naître ; en un mot, si on veut rétablir en Orient une
paix qui ait quelque chance de durer, il faut se méfier des théories,
s'attacher aux réalités, voir les choses comme elles sont en fait, et travailler
résolument, sinon à supprimer totalement, du moins à atténuer considé-
rablement la souffrance qui, depuis tant d'années, obscurcit et déshonore
un des plus merveilleux pays du monde.
                                                                        J. LECOQ.




     Nous apprenons télégraphiquement le décès de Monsieur Lecoq au moment précis où est mis
sous presse l'article de notre distingué collaborateur, professeur agrégé d'anglais au Lycée Hoche,
ancien proviseur du Lycée de Salonique. Nous ne pouvons attendre le prochain numéro de la Rivue du
Lyonnais pour présenter ici à Madame Lecoq, si rudement éprouvée, l'expression de nos condoléances
émues et de notre vive sympathie.