page suivante »
456 LES JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON « Parmi les riches, l'esprit public est mauvais. » Quelques jours après, ils se plaignaient « de leur coupable indiffé- « rence pour la chose publique et de la protection accordée « par eux ( i ) aux aristocrates d'Avignon, d'Arles, de « Nîmes, de l'Ardèche et de la Lozère. » Or, c'est précisément de ces régions méridionales qu'arri- vèrent, pour la plupart, les julliaciens, dont il nous a été possible de retrouver les noms. D'Apt accourait, dès le 20 juin 179 1, le maréchal de camp Christophe Cortasse de Sablonet (2), qui avait jadis disputé à M. de Chênelette les premiers prix de rhétorique. Il comptait 38 ans de service, six campagnes en Alle- magne et sept années de commandement aux colonies. Des- cendu rue Saint-Pierre, chez la veuve Duperret, se dissi- mulant le plus possible, il n'attendait que le moment de prendre la direction effective du combat. (1) « Lyon était devenu un lieu de rendez-vous et de refuge... Il est « difficile de savoir au juste combien d'étrangers suspects y étaient « réfugiés et comment ils y conspiraient. Mais le fait ne paraît pas dou- « teux. » (M. CHARLÉTY, La journée du 29 mai. Revue de la Révolution « 14 octobre 1900, p. 364.) (2) Christophe Cortasse de Sablonet, né à Apt le 26 juin 1736, élève de Juilly du 22 avril 1750 au 22 août 1755, cavalier dans le régiment d'Archiac, le I e r septembre 1755, passé dans le régiment d'Enghien le I e r septembre 1758, lieutenant aux grenadiers de France le 29 janvier 1762, aide-major le i c r février 1763, capitaine le i c r janvier 1766, réformé le 4 août 1771, colonel du régiment de la Martinique le 12 août 1772, brigadier des colonies le 10 juillet 1779, brigadier d'in- fanterie le i « janvier 1784, commandant du bataillon des gendarmes de Guyenne le i e r avril 1788, maréchal decample 21 septembre 1788, fit en Allemagne les campagnes de 1757 à 1762. Il avait épousé Marie- Marguerite Marrin de Frémery, qui vivait encore à Nancy en janvier 1815. (Arch. de la guerre, Lettre écrite au ministre en 1815 par M me de Sa- blonet pour obtenir une pension de 1.000 francs.)