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436 UNI-: YlKILLl- MAISON. LYONNAISE Nul ne fit mieux ni si bien que lui, et les dames lui disaient en leur naïf langage, à voix haute, alors qu'il fit son tour de lice « vue découverte » c'est-à -dire visière levée : Vey vo cestau malotru ! il a mieux fay que tous los autres ! Hélas ! sur le sol que foula le courtaud de Bayard, au lieu des cris de louange et du fracas des armes, grince maintenant la machinerie compliquée d'un tramway électrique, qui écrase les passants à la demi-douzaine. Ombre de Bayard, proté- gez-les ! Moins d'un siècle après, autre spectacle en rue Grenette, mais combien lugubre et de deuil angoissé ! On y suppliciait, r.vec d'atroces raffinements, le prétendu assassin du jeune roi François II, Montecuculli, qui fut accusé, non convaincu, de l'avoir empoisonné avec du mercure rouge (hydrargyum rubrum) qu'il aurait pulvérisé dans une tasse d'eau fraîche que le jeune roi lui demanda, s'étant fort échauffé au jeu de paume. La bronchite capillaire par inhibition n'était pas soupçonnée alors, le poison était d'un diagnostic plus aisé, et Montecuculli fut écartelé. Il n'y avait pas seulement ces trois maisons de la Grenette qui fussent dignes de remarque. Celles-là faisaient face au nord, mais parmi celles qui recevaient les rayons du soleil, plusieurs étaient curieuses, l'une d'elles était particulière- ment intéressante (1). (1) La rue delà Grenette allait de l'est à l'ouest, cela n'a pas changé, parallèlement à la rue Tupin elle tombait dans la rue Basse-Grenctte et, par un retour, se continuait vers la Saône par la rue Chalamont. Le pâté de maisons où se trouvait la maison de Varey était limité au nord par la rue de l'Aumône, aujourd'hui rue Dubois ; la rue Vaudran, rue historique aussi, plus tard rue des Chapeliers, communiquait de la rue Grenette à la rue Tupin. (Plan de Philippe Le Beau, xvi c siècle), Enfin du coté de la rue Mercière, en face de la rue Grenette, se trouvait