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                      SA VIE ET SES TRAVAUX                            345

de fleurons, de culs-de-lampe dessinés par le célèbre im-
primeur. Nous ne nous arrêterons point aux nombreux
témoignages et félicitations que l'auteur reçut à cette occa-
sion, nous en excepterons toutefois une intéressante lettre
du peintre Saint-Jean.
                                             « Lyon, 9 mars 1859.

             « Mon cher Monsieur,

   « J'ai reçu ces jours derniers votre remarquable rapport sur un musée
d'industrie à Lyon, ainsi que votre bienveillante lettre du 6 de ce mois.
Je suis véritablement bien touché de ces témoignages de sympathie dont
vous m'honorez.
   « Votre rapport m'a fait un plaisir extrême. Vous avez mis à jour
d'une manière si claire, si précise et si élégante les entreprises de nos
rivaux, le prompt développement de leurs moyens d'amélioration par
l'enseignement et les nouveaux musées, que c'est fait pour nous décou-
rager, et, s'il nous reste du sang dans les veines, pour nous faire sortir
de notre état de douce quiétude sur nos succès passés. Le Musée d'art
industriel est un grand moyen, vous l'avez compris et développé admi-
rablement ; je tâcherai de faire pour lui tout ce que je pourrai, mais
comme vous le dites très bien dans votre lettre, les bibliothèques et
les musées ne suffisent pas pour faire seuls des hommes supérieurs, il
faut l'enseignement et le travail. Ces questions difficiles à trancher rece-
vront de vous, je n'en doute pas, des avis salutaires ; votre position vous
permettra d'éclaircir bien des points sans qu'on puisse donner une
fausse interprétation.
   « J'ai su hier que votre rapport avait produit une grande sensation
dans le monde administratif, que l'approbation était unanime et que le
commerce avait aussi donné son adhésion pleine et entière à vos idées
si justes et si précises. Nous devons nous féliciter d'avoir pour inter-
prète de notre situation un homme de votre mérite, qui épouse si chau-
dement les intérêts et la gloire de notre Ville ; vous avez toutes nos
sympathies et particulièrement celles de celui qui est avec la plus vive
reconnaissance,
  « Votre très humble serviteur,
                                                  « SAINT-JKAN. »