Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
542                         NATALIS RONDOT

dessins d'anciens maîtres lyonnais, des dessins ou des
modèles de métiers anciens. N. Rondot avait souhaité que
le musée fût ouvert à toutes les branches de l'industrie
lyonnaise, et ce département historique aurait également
compris des spécimens d'oeuvres de maîtres es-arts dont
Lyon s'est honoré. Ce tableau du Lyon artiste lui a inspiré
cette belle page :
   Lyon avait déjà, sous la domination romaine, des fondeurs, des cise-
leurs et des potiers fameux ; il était fier de ses monnaies. Au Moyen-Age,
il était renommé pour l'orfèvrerie d'église, le travail au repoussé, la
sellerie et ces ouvraisons délicates et si diverses de l'or trait, pour les-
quelles il devait bientôt l'emporter sur Damas, Chypre et Milan; l'argue
date du règne de Charles VII, et, sous Louis XIV, le Père Sébastien
réussit à donner aux filières une précision et des qualités dont nos
tireurs gardent le secret. La dinanderie eut à Lvon son berceau ; la typo-
graphie y fut importée trente ans après sa découverte, et les livres
imprimés, dès 1473. chez Barthélémy Buyer, par Guillaume Le Rov,
sont estimés à l'égal de ceux qui sortirent, au xvi c siècle, des presses de
Sébastien Gryphc, de Jean de Tournes, de Guillaume Roville et des
Frcllon. La gravure en bois et la reliure étaient portées alors à un très
haut degré de perfection, et l'on employait au xv e siècle un papier d'une
admirable qualité, qui était fait à Lyon même. L'imprimerie lyonnaise
entreprit la première de joindre aux livres de larges estampes gravées
sur cuivre (1488), et Holbein fit pour les Trechsel les dessins de cette
célèbre Danse des Morts, qui eut ici huit éditions, de 1538 à 1549. Le
xvi c siècle vit fleurir la grosserie, la joaillerie, la serrurerie, la passe-
menterie; c'est à cette époque que les arts et les industries de l'Italie
vinrent s'ajouter aux nôtres, que Vulpio introduisit la filature et le tis-
sage du coton ( 1543), 1 u e des Génois établirent des fabriques de faïence,
de fleurs artificielles et de savon, que le lorrain Pierre Woeiriot fit, dans
le goût italien, tant de bijoux charmants (1560). Lyon reçut, en 1580,
du Piémont, la fabrication du basin et de la futaine, qui occupait, peu
d'années après, plus de deux mille maîtres ouvriers. Louise Labé excellait à
peindre avec l'esquille (1550). Nos fondeurs racheveurs et doreurs des
deux derniers siècles étaient réputés les plus habiles. Pierre Rigat obtint,
le i l mars 1666. pour nos savonneries mises en possession de ses pro-