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POÉTIQUES CONTEMPORAINES 243 M. Sully Prudhomme, dans son Testament poétique, par- lant au nom des Parnassiens, édicté ou plutôt rappelle une fois de plus leurs règles sévères. Bien entendu, il proscrit toute innovation. Il insiste sur l'inanité, je ne dirai pas des réformes, mais des fléchissements, des adoucissements aux préceptes de la rime. Il est le pontife suprême prononçant du sein de la Rome poétique le non possumus du dogme absolu. Certes, l'éminent académicien est bien libre de ne pas aimer le vers libre; moi-même, tout en m'y intéres- sant fort, je me sens incapable d'en user : question de nature peut-être, et, à coup sûr, de métier aussi... Mais qu'il n'admette pas certains tempéraments à l'inflexibilité de ces règles, qu'il n'accorde pas sur des questions de césure ou d'hiatus certaines licences que, d'ailleurs, les grands de la Pléiade : Ronsard, du Bellay, Baïf, Jodelle, le Maçonnais Ponthus de Thyard et d'autres, moins illustres mais honorablement connus pourtant, avaient érigées pour ainsi dire en règle, voilà ce qui me passe. Comment ce maître distingué ne comprend-il pas que le Ttavta psi uni- versel englobe la poésie comme la vie elle-même ; qu'il faut adapter une règle aux circonstances et au moment; que, sous peine de répétitions et de redites perpétuelles, on doit continuer la marche en avant ; qu'enfin toute stagnation est synonyme de mort, et qu'en dernière analyse, Hugo et le Parnasse, pour illustre qu'ait été le premier et intéressant le second, ont fait leur temps et ne peuvent, dans la per- sonne de leurs élèves, quelque distingués soient-ils, que se voir refléter. Or, le reflet n'est qu'une réplique; de là , le manque complet d'originalité. Ne vaut-il pas mieux se reporter directement à Hugo, Hérédia, Sully Prudhomme,