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234           CHRONIQUE D'AOUT      1901

   A quelques mètres de l'entrée, il se trouva dans une
caverne ou brèche-osseuse, présentant des traces de l'action
érosive des eaux, où il fit d'abondantes trouvailles; amas
conglomérés composés de débris de diverses roches et d'os
amiantes par un limon calcaire, ornements de toute nature,
quelques-uns altérés, d'autres en parfait état de conserva-
tion, crânes de ruminants et de carnassiers pétrifiés et
noyés dans un diluvium jaunâtre, et paraissant appartenir à
l'époque quartenaire.
   Ces différents débris, fruits de recherches trop sommaires,
ont été remis à M. le chanoine Bonnefoy, docteur ès-
scienccs, qui doit les examiner et les cataloguer. La grotte
qui paraît s'étendre très loin sera prochainement étudiée et
fouillée par M. Devaux, le savant géologue lyonnais.
   Que n'a-t-on retrouvé aussi bien les incomparables mer-
veilles dérobées le 15 février dernier, dans la salle des
Antiques du musée du Palais Saint-Pierre, à Lyon, et dont
on arrêtait le voleur le 26 août! On se rappelle qu'il y a
six mois, un inconnu qu'on a cru longtemps appartenir à la
bande des voleurs cosmopolites qui écument les musées,
enleva tout l'écrin d'une dame romaine découvert à Lyon
en 1841 et des bijoux en or découverts en 1871 à Yillc-sur-
Jarnioux et offerts à notre Musée. On désespérait de trouver
le voleur quand le hasard le fit arrêter au comptoir Lyon-
Allemand, rue Pizay, où il tentait d'écouler quelques-uns
de ces bijoux, écrasés au marteau pour la fonte.
   C'est un nommé Julien Gillet, demeurant rue du Bœuf,
n° 8, qui conta à la police son exploit. Après le vol il avait
écoulé les bijoux à Marseille, à Bordeaux, où on en a
retrouvé quelques-uns. Combien, hélas ! manquent à
l'appel! Et dire que ce voleur, ignorant la valeur réelle de
 ces objets, estimés à plus de cent mille francs, avait à peine
trouvé deux mille francs de ces échanges !