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LA MORT DE GUILLAUME DU BELLAY I35 partir, avec cette illusion commune aux mourants, que l'air natal lui rendrait la santé. Il se remit donc en route le 7 janvier 1543, arriva probablement le 8 à Saint-Sympho- rien-de-Lay, après avoir couché à Tarare, et s'éteignit le lendemain, entre les bras de ses amis consternés. Le 12 janvier, un secrétaire de l'ambassade de Florence envoyait de Lyon, au duc de Toscane, une dépêche dont nous donnons la traduction (1) : « Le seigneur de Langey, contre la volonté des médecins, partit de Lyon le 7 [janvier], et le 9 il mourut à Saint-Symphorien, lieu éloigné de Lyon d'environ trente milles. L'avis en est venu ici le jour sui- vant, et hier, qui fut le n , il a été rencontré par le prieur de Capoue (2), qui, revenant en poste de la Cour, dit avoir laissé, au delà de Saint-Symphorien, son corps que les siens menaient en sa maison. Dans une lettre on dit que sa compagnie de cinquante lances est donnée à Monseigneur de Brissac; ce qui peut-être est vrai. Mais on ne peut le savoir par ces informations de Lyon, parce qu'il y a trop peu de temps du 9 au 12, ce qui ne permet pas que l'avis soit allé à la Cour, et de là revenu à Lyon. Ledit Langey, avant de quitter Lyon, passa règlement avec Lionnet de l'Obba, et resta, de compte fait, son débiteur de 43.000 écus ; on a décou- vert que, avec les autres sommes, il laisse une dette de 300.000 francs ». A Saint-Symphorien, comment les choses se passèrent- elles ? A quelle crise suprême succomba le malade ? On ne nous le dit pas; mais Rabelais nous apprend encore que Langey étonna son entourage par la force et la précision de (i) Abel Desjardins, Négociations de la France avec la Toscane, t. III, p. 40. (2) Léon Strozzi.