Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
          PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE             II7

   On atteignit de la sorte le 9 avril 1793. Ce fut précisément
le jour où l'Académie supprima dans ses relations officielles
le titre de Monsieur et Messieurs et le remplaça par celui de
citoyen. C'est ainsi qu'elle reçut, le 16 avril, à 5 heures,
la visite du citoyen Fontaine, poète lyonnais, présenté par
Mme Beauharnais, associée ; du citoyen Brongnard, professeur
de chimie au jardin des plantes de Paris et apothicaire
major de l'hôpital militaire de Lyon, et du citoyen Corze,
docteur-médecin du même hôpital, présentés l'un et l'autre
par l'académicien Tissier. Les deux docteurs firent part à la
Compagnie de quelques observations importantes, notées
dans leur service à l'hôpital qu'on avait installé dans les
bâtiments de l'ex-séminaire de Saint-Irénée. Le poète Fon-
taine lut ensuite une pièce de vers intitulée : Hommage à la
philosophie, puis un dialogue entre l'économie et un poète, et
enfin un acrostiche adressé à Mme Beauharnais. Celle-ci
répliqua par la lecture de son épître aux hommes. Dans le
même ordre d'idées, un peu légères, nous voyons, quelques
jours après, l'académicien Laurencin donner lecture d'une
première, puis d'une seconde épître en vers à Durrey de
Morsan. Durrey de Morsan était un vieillard octogénaire,
né en France, qui avait fixé sa résidence en Suisse depuis la
mort de Voltaire, avec lequel il avait eu des relations très
étroites de littérature et d'amitié. La seconde épître de Lau-
rencin renferme surtout « la description d'un repas aussi
gai que somptueux, et des autres plaisirs que lui procura le
vieillard de Genève pendant le séjour qu'il fit dans sa mai-
son. » Cette lecture eut lieu la veille du 29 mai, c'est-à-dire
du jour où le sang recommença à couler dans les rues de
Lyon, sous l'étreinte de l'anarchie.
 Il ne faudrait pas croire, pourtant, que toutes les com-
munications à l'Académie eurent ce ton d'enjouement ou de