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88 MARIUS ET LUDOVIC PENIN plus tard, les avait chargés dans une lettre, tout à la fois si touchante et si simple, que nous ne pouvons résister au plaisir de la transcrire : « 18 mars 1854, Mon cher ami, je viens réclamer de votre bonne amitié un pieux service; voilà tout à l'heure deux mois que je suis souffrant, très souffrant. J'ai fait ici une neuvaine à Notre-Dame de Four- vière, et je voudrais faire dire une messe à sa chapelle. Seriez-vous assez bon pour me remplacer à ce saint sacrifice et vous charger d'y assister, vous ou un des vôtres? » A l'annonce que son désir avait été exécuté, il répondit : « 28 mars 1854, Mille fois merci de la pieuse marque d'amitié que vous avez bien voulu me donner. Je suis encore malade, mais plein de confiance en Marie, certain d'avoir son assistance de quelque manière, dans ce monde ou dans l'autre. Si ses supplications me rendent la santé, et si je passe par Lyon, soyez persuadé que la chapelle de Fourvière ne sera pas oubliée. Adieu, cher et excellent ami, toute la famille vous remercie. J. Reboul. » A quelle date eut lieu le pèlerinage du poète ? Son premier passage, dont on retrouve des traces, est de sep- tembre 1858; naturellement il demande l'hospitalité aux Penin. Par son père, Ludovic avait été introduit à la Galette de Lyon. L'histoire de ce journal serait non seulement fort curieuse, mais des plus importantes pour l'étude du mouvement intellectuel et politique à Lyon au milieu du xix e siècle. A. Steyert, qui, durant de longues années, a vécu la vie de la Gazette, doit aux nombreux amis qu'il y a comptés, il doit à notre ville, il se doit à lui-même d'écrire cette histoire. Nous nous bornerons à citer, à côté de son nom, les noms de ceux qui avaient fait leur centre des bureaux du journal, l'aidant les uns de leur plume, les