page suivante »
Dh' L'ANTIQUITÉ A LA RENAISSANCE 43 I C'est celle de Boniface IV (608-615). Le plus ancien tom- beau est un sarcophage chrétien décoré de sujets empruntés à l'Ecriture ".t contenant les restes de Grégoire V (1). Puis c'est un énorme et lourd sarcophage romain de granit dont la partie supérieure est ornée de masques, dont les parois sont décorées de crânes de taureaux à cornes enguirlandées. Ce tombeau est celui où repose Adrien IV (n54-1159), Nicholas Breakspear, le seul Anglais qui devint pontife suprême, le pape qui condamna au bûcher Arnaldo da Brescia (2), et couronna Frédéric Barberousse. Arrêtons-nous maintenant devant le tombeau de Boniface VIII. Cette oeuvre, d'un des Cosmati dont nous allons nous occuper bientôt et qui en exécutèrent aussi à Sainte-Marie-Majeure et à Sainte-Marie sopra Minerva, est d'une importance historique fort supérieure à celle des tombeaux précédents. Elle affecte la forme d'un sarcophage que recouvre, dans la partie antérieure, les plis symétriques d'une nappe d'autel ornée de somptueuses broderies et bordée d'une large frange. Boniface, coiffé de la tiare pointue à double couronne qu'il avait inventée, les mains gantées, les pieds dans des mules magnifiquement ornementées, est étendu sur le sommet du tombeau. On trouve encore dans la crypte de Saint-Pierre, dans la chapelle de Santa Maria Pregnantium, une figure en marbre du même pape, sans doute exécutée de son vivant, mais d'une façon plus grossière. On transporta au vuc siècle, dans l'intérieur même de la basilique, les reliques des pontifes que l'on vénérait d'une manière particulière. Tel fut en premier lieu Léon le (1) Torrigio. Sac. Grot. vat., p. 349. (2) Dyonisius. Sac. vat. Bas. Crypt., i, 49.