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Y)G               CHRONIQUE D'AVRIL       1901

 a discuté le dessin, qui manque de fermeté, en rendant
 justice à l'effet décoratif et à la tonalité générale très har-
 monieuse. Au point de vue historique, il semble que
 l'artiste eut dû s'entourer de documents plus sûrs. Un de
 nos meilleurs critiques a dit avec raison : « Il sera permis
 de regretter l'absence d'un personnage investi d'un des
 premiers rôles : le prévôt des marchands. On affirme qu'il
 est figuré par un cavalier, vêtu de brocard d'or, l'épée au
 côté, qui s'avance au devant du cortège officiel. S'il en est
 ainsi, j'ai bien peur que l'artiste se soit laissée égarer par le
 titre de lieutenant général, elle l'aura pris pour un militaire.
 Certes, Pierre de Sève était gentilhomme et avait le droit
 de porter l'épée. Mais, voyez-vous le maire actuel de Lyon,
 en semblable occurence, se présentant en costume de
 médecin-major de la réserve. »
    Nous avons eu le plaisir de visiter, dans le salon de la Vie-
française, l'exposition des œuvres de Mlle Sophie Olivier.
 Chacun sait quel tempérament nerveux d'artiste possède
 cette femme-peintre qui nous a souvent étonnés par la
 virilité de sa facture et la solidité de sa peinture. Les por-
 traits qu'elle a exposés aux divers salons y ont fait chaque
 fois sensation. Nous les retrouvons dans son exposition
 particulière. Voici la figure de M. Arcis, qui fut si remar-
 quée, par la vigueur de son coloris et la nervosité de son
 dessin; voici le docteur Ollier, M. Sabran; puis d'adorables
 tètes de femmes, pleines de distinction, oii le pinceau de
 l'artiste oublie ses audaces pour s'abandonner au charme du
 coloris, aux caresses des étoiles soyeuses.
     Et, pour nous montrer toute la souplesse de son talent,
 M"c Olivier va tout à coup nous promener sur les grèves
 normandes, sur les plages bretonnes, où roule l'Océan aux
 ciels gris; petites pêcheuses, gars normands se jouent sur les