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37§            LETTRE DE MONSEIGNEUR TUR1NAZ

qu'ils soient, de populations parmi lesquelles une légende
est si facilement établie, témoignages, d'ailleurs, dont un
bon nombre, je l'ai démontré, sont enfantins et ridicules ( i ) .
   L'objection fondamentale et de la plus haute valeur
contre la tradition valdotaine, est qu'elle a son origine dans
une confusion entre Pierre de Tarentaise qui fut Innocent V,
et saint Pierre III, archevêque de Tarentaise, qui vivait à
la même époque, qui est né dans la vallée d'Aoste et d'une
famille noble de cette vallée. Cette confusion, nous ne la
supposons pas, nous en avons démontré l'existence.
   Nous trouvons cette démonstration dans la Gallia chris-
tiana, édition de Paris, 1656, vol. I, p. 666, qui confond
absolument et à plusieurs reprises les deux personnages dont
nous parlons (2). Nous la trouvons encore dans Délia Chiesa,
dans son Histoire chronologique du Piémont, publiée, à
Turin, en 1645.
   Remarquons que ces deux ouvrages précèdent chronologi-
quement le portrait dont nous avons parlé et que M. Avondo,
professeur à l'Université de Turin, attribue à la fin du
xvn e siècle. Dans ce tableau, la confusion se reproduit.
Pierre qui fut archevêque de Tarentaise, est saint Pierre III,
né, comme nous l'avons dit dans la vallée d'Aoste, et les



   (1) V. Un pape savoisieu, note page 47 et 48. J'aurais pu en citer
d'autres, le Révérend Père me paraît renoncer à certaines preuves
apportées comme décisives par les Valdotains, par exemple aux armoiries
et à l'affirmation que Innocent V avait été élevé dès l'âge de dix ans, en
Tarentaise, chez un de ses parents. Je l'en félicite, car ces prétendues
preuves, M. Borrel et moi, nous les avons non seulement refutées, mais
retournées contre nos adversaires.
  (2) V. le texte de la Gallia christiana, dans Un pape savoisien, p. 46.
V. p. 40, la même confusion dans Délia Chiesa et Casalis.