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374           LETTRE DE MONSEIGNEUR TURINAZ

et moi, nous avons réfuté et retourné contre les Valdotains
les documents qu'ils apportaient en preuves et j'ai fait
remarquer qu'affirmer que Tarentasiensis ou de Tarentasia
signifie Aoste équivaut à dire que Lugdunensis ou de Lyon
signifie Valence ou Grenoble, ou que de Sens signifie de Moulins
ou de Troyes.
   On nous oppose que, dans l'Ordre de saint Dominique,
le surnom local donné aux religieux indique, il est vrai,
souvent le lieu de leur naissance, mais qu'il y a à cette règle
des exceptions. — J'ai répondu déjà à cet argument, j'ai
admis des exceptions, mais en faisant remarquer que les
motifs de ces exceptions sont indiqués par les historiens,
tandis que, pour Innocent V, des historiens dominicains et
de la plus haute valeur indiquent de la façon la plus précise
qu'il s'agit de la ville de Tarentaise, près de la Maurienne,
d'une ville appelée aujourd'hui Moutiers, située sur
l'Isère, e t c . . On dirait vraiment qu'ils ont prévu les
objections des Valdotains et du P. Mothon, et qu'ils les ont
écartées d'avance ( i ) .
   J'ai cité encore l'autorité indiscutable de Quétit et Echard
qui affirment la règle sur laquelle nous nous appuyons et
qui, faisant remarquer que Vincent de Beauvais s'appelait
lui-même de Beauvais : Eelhvacensis, ajoutent que c'est là
un argument invincible pour démontrer qu'il est originaire
de Beauvais : invicium procul dubio argnmentum est e Bello-
vacis originem duxisse (2).
   Le Révérend Père prétend que le Valdotain est un
Savoyard ou un Savoisien. Il donne comme preuves la


  (1) V. Un pape savoisien, etc   p. 60.
  (2) Quétif et Echard : Scriptores Ordinis Praedicatorum, édition de
Paris, 1719, tome I, p. 212. V. Un pape savoisien, p. 49.