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346 PIERRE ESKRICH française, imprimée par Vignon, a paru, to'ujours avec les mêmes planches, en 1561, en 1578, en 1584 et en 1600. C'est dire quel succès a eu ce petit livre devenu rare. Quel- ques-unes de ces gravures doivent être citées à raison de certaines ressemblances avec des vignettes du Nouveau Tes- tament de Roville ou des personnages de la Mappemonde: la Nativité, Jésus-Christ à la fontaine, le Bon Pasteur, la Cène, le Lavement des pieds des apôtres, le Couronnement d'épines. L'imprimeur Nicolas Barbier obtint du Conseil de Genève, le n juillet 1558, privilège pour « les Bibles avec histoires qu'il a fait faire », et, le 7 novembre 1558, un autre impri- meur, Jacques Bourgeois, avec Laurent de Normandie (comme bailleur de fonds), fut autorisé à faire imprimer « les figures qu'il a faites tailler en forme moyenne » pour la Bible (1). L'édit de 1560 n'avait pas encore été publié. Ces bibles de Nicolas Barbier et de Jacques Bourgeois nous sont inconnues ; comme il ne paraît pas y avoir eu à cette époque, en cette ville, d'autre peintre ou dessinateur graveur qu'Eskrich, ces histoires ne peuvent pas ne pas être mises à son actif. Mais voici, datées de 1560 et de 1561, deux bibles pro- testantes, in-folio, dans les gravures desquelles nous trou- vons certainement la main d'Eskrich. L'une est la Bible à l'olivier de Robert Estienne (1560). Elle renferme six planches de notre maître, en outre de celles d'une édition du même Estienne de 1553, qui sont d'un artiste inconnu de l'école de Paris. L'autre est la Bible qui est toute la saincte Escriture, d'An- (1) Archives de Genève, Registres du Conseil, vol. 54, f°s 226, 230, 318 v°, 319 v° et 322 v°. (Communication de M. Alfred Cartier,)