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306 LA CHAPELLE DE SAINT-ROCH A CHOULANS peut rien voir de plus admirable. Il exécuta également la tête, la barbe et les mains de ce saint avec une si grande perfection que cette statue a mérité et méritera toujours les louanges universelles. » En 1860, dans la Revue des Beaux-Arts, M. A. de Mon- taiglon décrivait ainsi, d'après un dessin de M. Jacques Léman, l'œuvre de maître Janni : « Saint Roch, les che- veux courts et bouclés, recouverts d'une petite calotte ronde, la barbe frisée et descendant jusqu'à la poitrine, est représenté debout ; il n'est pas accompagné du chien légen- daire, il a seulement le bâton de pèlerin, qu'il tient de la main gauche et qu'il appuie par terre; sa robe à manches étroites est relevée par devant, de manière à découvrir la cuisse et les pieds, qui sont contrefaits. Les hagiographes nous apprennent qu'en soignant des malades à Plaisance, saint Roch fut atteint de la contagion et qu'un horrible ulcère rongea ses jambes. La statue de Campagna, qui est à Venise, le représente de même découvrant sa cuisse malade. » Plusieurs églises ou chapelles du diocèse de Lyon possè- dent d'anciennes statues en bois de saint Roch. La plus remarquable" est celle de Trêves, près de Condrieu, qui date de 1628 et qui fut vouée et érigée par les habitants en recon- naissance de ce que saint Roch avait, par son intercession, obtenu la cessation de la peste. A cette époque, l'image du saint resta pendant six mois exposée sur la table de com- munion à la vénération des populations des lieux voisins. En 1793, un habitant de Trêves, François Bourdin, cacha la statue dans les combles de l'église. Un prêtre, l'abbé Chavanne, l'y découvrit en 1832; il la fit restaurer et placer, en 1836, dans une chapelle de l'église paroissiale qui porte aujourd'hui le nom de chapelle de Saint-Roch. Cette statue représente le saint accompagné d'un ange qui