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282               LA SCULPTURK A KOMK

reliefs de l'arc de ce prince. Le Laocoon qui était placé
dans son palais appartiendrait-il à cette époque? On sait
que Pline jugeait cette statue « supérieure à toutes celles
de la peinture et de la sculpture du temps. »
   Mais pour avoir une Å“uvre d'un cachet vraiment natio-
nal, il nous faut considérer les reliefs de la magnifique
colonne élevée en souvenir immortel des victoires de Trajan
sur les Daces. De toutes les périodes de l'histoire romaine,
il n'en est pas de plus agréable à se rappeler que le règne
de Trajan.'L'art romain, ou plus exactement, l'art grec pra-
tiqué par des Romains, érige à cette époque ses plus remar-
quables monuments. Pour perpétuer sa victoire, Trajan fit
édifier par l'architecte syrien Apollodore un Forum qui sur-
passa en splendeur tout ce qu'on avait vu jusqu'alors. En
vérité, le spectacle devait être magnifique des monuments
rassemblés là. Les frontons, les corniches, l'attique de ces
divers édifices étaient ornés des marbres les plus rares; les
marches de la basilique étaient en jaune antique massif, la
place était décorée de statues de bronze doré; la célèbre
colonne était en marbre de Carrare. Et l'on conçoit la
stupéfaction de Constantin admis à contempler ce forum.
Il demeura muet d'admiration, dit Ammien Marcellin, ne
sachant s'il avait devant les yeux un ouvrage de la main
des hommes ou de celle des dieux.
   La colonne Trajane est le seul reste de l'antiquité
romaine qui nous ait été conservé dans son ensemble. Elle
a quarante-quatre mètres et son sommet atteint la hauteur
du mont Quirinal. Ce fût de marbre se trouve comme
revêtu extérieurement d'un bas relief en spirale qui en fait
vingt-trois fois le tour. C'est un poème marmoréen célé-
brant la défaite des Daces. Marches, campements, passages
de fleuve, tous les épisodes de l'expédition guerrière y sont