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264 LA VIE ET LES TRAVAUX DE M. L'ABBE GUINAND Ces occupations multiples n'avaient pu épuiser son acti- vité intellectuelle ni suffire à son zèle de propagande reli- gieuse et philosophique. Un cours libre de hautes études avait été fondé dans le quartier Bellecour pour les jeunes filles, et même pour leurs mères, par une personnalité dont tout Lyon a connu et apprécié le grand enseignement et la sage direction. M. Guinand fut prié presque dès l'origine d'y faire un cours de religion. Cet enseignement a duré quarante années. Plusieurs générations en ont profité, et y ont puisé une élévation d'intelligence et des qualités d'esprit et de cœur, dont l'Académie a pu saisir plusieurs échos. M. Guinand ne s'est pas contenté d'être un penseur, un théologien, un philosophe de haut vol, et un éducateur de premier ordre dont la méthode rappelait celle de l'abbé Noirot, c'était aussi un savant, et son érudition a rendu de précieux services à ses contemporains. C'est ainsi qu'il devint le collaborateur de J.-J. Fournet, le célèbre professeur de géologie à la Faculté des sciences de Lyon. On sait que Fournet ayant eu, en 1860, à faire un travail officiel sur ce sujet : < Le mineur et son influence t sur le progrès de la civilisation », fut amené à y consacrer un gros volume plein de conceptions nouvelles et originales sur l'homme historique et préhistorique. C'est à l'abbé Gui- nand qu'il dut l'explication et l'examen critique des textes bibliques dans leur concordance avec la science (1). Un membre très autorisé de l'Académie de Lyon nous a signalé aussi les connaissances approfondies de M. Guinand comme botaniste ; on lui doit en effet la création d'un des plus beaux et des plus complets herbiers de France (2). (1) Note de M. Locard. (2) Note de M. le D r Saint-Lager : « L'abbé Guinand s'est adonné