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2z[.8                      PIERRE KSKKICH

Elle était par elle-même un des instruments de la richesse
de la ville, elle était aussi un des éléments de son com-
merce et le plus lucratif; elle avait produit une activité
intellectuelle dont la ville était aussi itère que de cette sorte
d'indépendance qu'elle s'efforçait de garder.
   L'ornementation par la gravure a été introduite à Lyon
dans le livre en 1478, peut-être en 1477. Le travail était
dans les premiers temps fort inégal. Dans certaines gra-
vures, il est rudimentaire et quasi barbare; dans d'autres,
on observe un art véritable qui n'était pas sans élévation.
Nos graveurs se sont inspirés en plus d'une occasion de
l'art des Flandres comme aussi de l'art allemand, et le
caractère français est cependant marqué dans la plupart des
bois gravés. Nous n'avons pas à parler ici des imprimeurs
qui ont su donner grand air à leurs œuvres, de Guillaume
Le Roy, de Jean Du Pré, de Michel Topié et de Jean
Trechsel (1).
   Ce que nous tenons le plus à dire, c'est que la décoration
du livre a été transformée après 1546. Jean de Tournes
mettait à profit l'habileté qu'il avait puisée chez Sébastien
Gryphe (2). De même que, sans être érudit, il mettait en
lumière une littérature originale, d'une langue mieux for-
mée et d'une correction dont on savait le prix; de même,
sans être artiste, il avait l'intelligence des arts du dessin.
Un écrivain, dont il a publié plusieurs ouvrages, Jacques
Peletier, a dit de lui qu'il était « un homme de toute dili-


   (1) On peut en juger par Vlstovre de la belle Maguelonue, le Recueil
des histoyrcs de Troyes, la Mer des hystoires et les Comédies de Térence
(Terenlius. Comoediae c.tiiu Guidonis Juvenalis interpretatione).
  (2) Peut-être aussi chez Melchior et Gaspard Trechsel, mais la
preuve qu'il a été au service de ces imprimeurs n'est pas acquise.