page suivante »
1^2 LE PROFESSEUR OLLIER jour, le voyant accablé de fatigue, son fidèle ami, le D r Viennois l'engageant à remettre au lendemain une opé- ration ne présentant d'ailleurs aucune urgence, Ollier qui l'avait inscrite pour le jour-même lui répondit : « Vous savez bien que je trotte à la montée. » Ses forces ont trahi son courage et le surmenage de sa vie tout entière, de ses dernières années en particulier, a eu raison de sa vigoureuse santé qu'il n'avait jamais su ni voulu ménager. Le professeur Ollier réunissait en lui toutes les qualités qui font un homme de science et un homme de bien. A l'étranger son nom était synomyme de chirurgie française, et lorsque les savants d'Europe ou du Nouveau Monde voulaient honorer notre pays, c'était toujours à lui que s'adressaient les hommages et les témoignages d'admira- tion. Il appartenait à toutes les Académies, qui tenaient à le compter parmi leurs membres d'honneur. Docteur honoraire de l'Université d'Edimbourg, il faisait partie en Russie (où on l'appelait « le chirurgien des mains » pour reconnaître son habileté opératoire), de l'Académie impériale militaire de Saint-Pétersbourg, de la Société de chirurgie de Moscou ; à Londres, du Collège Royal des chirurgiens d'Angleterre, distinction presque unique dans nos annales scientifiques ; à Vienne, de la Société impériale et royale de médecine, et de bien d'autres encore. Comme Français, ne devons-nous pas être fiers de le voir inscrit dans toutes ces compagnies savantes, surtout quand ces Membres d'honneur ne sont qu'au nombre de quatre, comme dans la Société allemande de chirurgie de Berlin, et que dans la salle de l'Académie de chirurgie, dans la capi- tale de l'Allemagne, ce fut le professeur Ollier que choi- sirent les chirurgiens d'Outre-Rhin, pour personnifier, par