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                     L'ÉCOLE LYONNAISE                     169

térise, et ce qui le distingue de ses émules, ce sont précisé-
ment les deux traits que nous avons déjà vu poindre au
travers des combinaisons arithmétiques de Délie : la curio-
sité des choses de la science; et, si je l'ose dire, la nébu-
losité de son platonicisme. Il a d'ailleurs plus tard intitulé
du nom de son ami l'un de ses plus savans Discours : Scève,
ou Discours du. Temps, de l'An et de ses parties. Aussi s'expli-
que-t-on qu'en 1551, pour ses débuts de philosophe, il ait
choisi de traduire les Dialogues d'amour. L'ouvrage était
depuis quinze ans célèbre en Italie, presque aussi répandu
que le Courtisan de Balthasar Castiglione. Il ne l'était
guère moins à Lyon, puisqu'en cette même année 1551,
une autre traduction, par Denvs Sauvage, venait faire
concurrence à celle de Pontus. Et si ces Dialogues peuvent
être appelés le bréviaire de l'amour platonique, n'est-il pas
permis de supposer que Pontus et Denys Sauvage ont dû
peut-être à Scève l'idée de les traduire ? Délie n'est effecti-
vement qu'une « illustration » des théories développées
dans les Dialogues d'amour, dont la première édition ita-
lienne est de 1534, e!: qu'on résumerait assez bien en disant
qu'elles se ramènent à la formule connue : « Le beau n'est
que la splendeur du vrai. »
   Mais deux des Dialogues ou des Discours originaux de
Pontus de Tvard, nous intéressent davantage encore: ce
sont ceux qu'il a intitulés : Solitaire Premier, ou Discours
des Muses el de la Fureur poétique, et Solitaire second, ou
Discours de la musique. S'ils n'ont paru qu'en 1552, chez
Jean de Tournes, après la Défense el Illustration de la langue
françoise, je n'en considère pas moins la connaissance comme
nécessaire à l'intelligence du manifeste de la Pléiade; et
j'en ai toujours la même raison. C'est ici l'enseignement
propre de l'école lyonnaise. Pontus n'est que l'interprète