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\G2 LA PLÉIADE FRANÇAISE Florentins, Lucquois, Vénitiens. Génois, des Albizzi, des Pazzi, des Gondi, des Gadagne, — y avaient apporté, avec le génie de la banque et l'industrie des arts de la soierie, des goûts, des habitudes, une manière de « bâtir, » et de vivre, et de penser, qui se sentait de l'esprit de la Renaissance. Le luxe, un peu lourd encore, n'étaitnulle part plus répandu. Les imprimeurs n'étaient nulle part plus nombreux, ni plus célèbres : Sébastien Gryphius, Guillaume lloville, Jean de Tournes, Etienne Dolet, François Juste, le premier éditeur du Gargantua de Rabelais. Et l'imprimerie, comme l'on sait, était alors un art et même une science. Et pourquoi n'ajouterions-nous pas a tous ces noms, si chers encore aux bibliophiles, celui de Jean Grolier, « trésorier général des troupes françaises, » Lyonnais de famille et de naissance, ami de Budé, v Mécène des gens de lettres, » — ainsi l'ap- pelle Ca;lius Rhodiginus, — protecteur des Aide ( i ), et dont un grave historien, le président de Thou, un homme qui savait le prix d'une belle impression et d'une belle reliure, a pu dire, dans son Histoire, « que les plus belles biblio- thèques de Paris et autres endroits du royaume ne recevaient d'ornement que des livres de Grolier.» C'étaient ceux qui por- taient la devise ou Y ex libris bien connu : Grolerii Lugdit- nensis et amicoruin. Du mélange ou sous l'action de toutes ces influences, un tempérament local s'était formé, — chose assez rare en France ! — et dont les traits caractéristiques, s'ils étaient d'ail- leurs analogues à son long passé, ne s'étaient toutefois jamais ' i ) Vovcz dans une belle édition du De Asse, — Venise 1522, — l'épitre dédicatoire de François d'Asola. beau-1'rère d'Aide l'ancien, à lean Grolier : Chrislianissimi Gallonim régis secreturio et Galliarum Copwrum qiurslori.