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126 SALXT-RAMBKRT-SUR-LOIRE de l'Etat et des Sociétés savantes, on aurait mauvaise grâce a désespérer qu'en continuant de repasser dans les mêmes sillons il ne moissonnera pas, tôt ou tard, les épis réservés à couronner ses magnifiques gerbes. Avant de clore ces lignes, je signalerai à sa scrupuleuse attention deux ou trois lapsus de plume, dont un simple errata, dans le prochain volume, redressera le fâcheux écart. Le premier a échappé dès l'introduction, destinée à une abondante apologie du culte des reliques. On y voit apparaître des suaires de saint Paul, dont l'attouchement guérit les malades. Le mot latin « sudaria » qui est dans les Actes des Apôtres, traduit par suaire sans autre explica- tion, quand on traite de reliques, n'est-il pas au moins amphibologique s'il s'agit d'un vivant ? Le Docteur des Gentils, à Ephèse, avait plus d'une fois appelé le trépas comme une délivrance ; mais son heure dernière n'avait pas encore sonné; elle devait même tarder assez longtemps au grand déplaisir des judaïsants et des païens. Plus loin il s'agit de chronologie. Il est impossible de se fier à la biographie de saint Domitien, telle qu'elle existe, pour établir les années de sa vie; c'est un assemblage d'invraisemblances percées à jour par les traits acérés des Bollandistes. Né sous l'empereur Constance, moine à Mar- seille et à Lérins, il vécut à Lyon et obtint de saint Eucher la permission de fonder un couvent proche la rivière d'Ain ; plus tard il le délaisse, il en établit un second et reçoit pour le doter, des possessions qui lui sont octroyées par un diplôme, daté de la première année de l'empereur Valentinien, c'est- à -dire de 421, libellé en style de chancellerie carlovingienne. C'est de l'incohérence ; les explications de Leymarie redou- blent la confusion ; il substitue, en effet, Constantin à Constance, il place la donation de Latinus en 450 et ferme les yeux au pieux solitaire, le 1" juillet 440, à l'âge de 93 ans.