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L'ÉCRIVAIN CLAUDE DU VERDIER 10) duction, commence proprement la Couronne d'épigrammes. La plupart sont éclairées par un commentaire en prose, et chacune de ces gloses est une dissertation sur un point particulier. La première épigramme est une dédicace du recueil à son père, et Claude la fait suivre d'une page, la plus belle du livre, qui nous fait entrer dans le commerce du père et du fils : celui-ci soumis, presque craintif, Antoine aimé, respecté, et un peu redouté : ic Ce sont vos mérites qui m'enflamment à la vertu et au culte des lettres. Tant de volumes divers qui sont déjà sortis et qui sortiront encore de votre cabinet (ex tuo Museo) pour passer dans les mains du public, donnent à tous les hommes lettrés et studieux le témoignage, ou plutôt la preuve éclatante de votre vertu, de votre diligence, de votre doctrine et de votre érudition. Ces conseils, mon père, ces conseils, qui, tout en étant familiers, sentent cependant l'autorité pater- nelle, et par lesquels vous m'excitez souvent, bien que je coure de moi-même, ne m'ont pas permis de me laisser séduire par une honteuse inertie, et de m'endormir lâche- ment dans la paresse. C'est pourquoi j'ai fait cet opuscule. Que dis-je ? je l'ai écrit pendant les heures consacrées aux entretiens, aux divertissements et aux jeux; car je ne vou- lais pas perdre un seul moment des études auxquelles je devais plus sérieusement m'appliquer. Puisque je ne puis en aucune manière, je ne dis pas atteindre à votre perfection, mais la suivre de loin, ce sera assez si mon labeur me met à couvert du reproche de négligence. » Du Verdier s'est donné beaucoup de peine pour mettre de la variété dans son recueil. On y trouve des épigrammes — assez mal aiguisées — contre un joueur, un bavard, un musicien, un camarade entiché de sa noblesse, un bouffon qui l'assassine de ses fades plaisanteries. Il y en a de pure-