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- 30             L'ÉCRIVAIN CLAUDE DU VERDIER

 peut un travail acharné; et à l'exemple de sa vie il ajoutait
 des monitions réitérées que Claude écoutait avec révérence.
 Mais en vérité elles n'étaient guère nécessaires au jeune
 garçon, qui ne demandait qu'à prendre de la peine.
     En 1581, Claude du Verdier était à Paris, où sans doute
 il suivait des cours à l'Université. Il y reçut la visite de son
 père (1) qui, récemment pourvu par le roi de l'emploi
 considérable de contrôleur général des finances en la généra-
 lité de Lyon, était venu prêter serment devant la Chambre
 des comptes; Antoine du Verdier ne manqua pas cette occa-
 sion de placer encore quelques sermons sur le prix du travail.
    L'année suivante, nous trouvons Claude à Bourges,
 étudiant à l'école de droit que Cujas illustrait de ses leçons
 magistrales. Son petit talent litéraire est dès lors si prisé,
 qu'on recherche ses vers comme une faveur enviée; et le
 grave jurisconsulte Pierre Grégoire pare glorieusement un
 de ses livres de vingt-six hendécasyllables qu'il a, pour
 ainsi dire, arrachés à du Verdier (2). Gabriel Chapuis ayant
 fait réimprimera Lyon, en 1583, les Mondes célestes, terres-
 1res et infernaux, tirés du Florentin Doni, demande à
 Claude du Verdier un Discours en vers pour servir d'intro-
 duction à son œuvre. On remarquera que le jeune auteur
 ne pouvait avoir encore que dix-neuf ans au plus. Ainsi tout
 concourait à grandir outre mesure son importance et à
 exalter sa vanité.
    Par malheur, l'orgueuil paternel s'y employait aussi de
 son mieux. Claude du Verdier était allé à Bologne pour y
 achever ses études de droit. Son père, fouillant un jour dans
 les papiers qu'il avait laissés à Lyon, y trouva huit mor-

   (1) Peripetasis, p. 181.
   (2) Terlia pars Synlagimitis Juris universi. Lyon, 1582.