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326 MOLIERE A LYON
les lèvres minces, le col long. Le tout justifie assez le mot
de « beauté froide et apprêtée ».
Cependant, nous ne saurions nous faire, par leurs seuls
portraits, une juste idée des femmes qu'ont célébrées les
poètes et les historiens. Assez souvent, ces grandes char-
meuses sont d'une beauté médiocre si l'on s'en tient au
pur canon de l'esthétique. Il faut chercher le secret de leur
puissance dans la magie du regard
et dans la séduction de la voix.
L'art est, hélas ! impuissant Ã
nous conserver la flamme d'un
œil fier ou langoureux, et le
charme d'une voix d'or s'éteint
avec la personne qui en était
douée.
* *
La Duparc n'est pas le seul
sujet féminin que Molière em-
Mademoiscllc DUPARC p m n t a a u x t h é â t r e s d e n o t r e
ville ; il faut y joindre la Beau-
val. Ce ne fut, il est vrai, que plusieurs années après,
» mais le nom de Jeanne Olivier Bourguignon se présente
naturellement à l'esprit, à la suite de celui de Marquise de
Gorles.
Jeanne, née en Hollande, vers 1643, et abandonnée à la
porte d'une église, avait été adoptée par Paphetin, entrepre-
neur de spectacle, qui vint établir à Lyon le centre de ses
tournées. Jeanne s'éprit de Pitel Beauval, moucheur de
chandelles, auquel la direction confiait parfois de petits