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LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY 289 d'un ami dévoué, et parcourait toute l'Europe, pour étudier surplace les procédés d'extraction les plus perfectionnés. A la mort de son père, en 1739, il prenait la direction des mines de la Goutte-sous-Servières, de Vienne en Dauphiné et de Saint-Julien-Molin-Molette, dont il élevait le produit annuel à plus de 8,000 quintaux. François de Blumenstein acquit lefiefde la Goutte en 1753, vit ses lettres d'anoblissement confirmées par Louis XV en 1767, et mourut à Lyon en 1782, membre de notre Académie. Il avait composé plusieurs mémoires sur l'exploi- tation des mines. C'est le moment de placer un membre de la famille Camus, dont M. Louis de Longevialle nous donnera bientôt l'intéressante histoire. Joseph-Charles Camus, marquis de Pusignan, comte d'Orgigny, bailli de Villefranche en Beaujolais, nous ame- nait son fils « dans une grosse berline, surchargée de ballots « énormes ». — « Qu'en veut-il donc faire ? » s'écriait l'économe. Le voyage ne s'était pas accompli sans incidents. « Près « de Nevers, en tournant un pont, la berline avait versé; « à Roissy, l'essieu s'était brisé », et la réparation avait été payée 15 livres au charron Thiébault. Se croyant au bout de ses peines, le marquis s'avançait pour serrer les mains de l'Econome, un compatriote « de vieille connaissance », le P. Jean Terrasson (1). Mais, au moment où l'enfant mettait à son tour pied à terre, « les deux plus grosses boetes » roulaient sur le sol. Voyant le danger, le concierge, un sieur Duchesne, se précipite. « Dans son effort pour repousser la (1) Jean Terrasson entré à l'Oratoire en 1690, prêtre le 4 janvier 1701. mort en 1743. Il y eut quatre Pères Terrasson à l'Oratoire. N° 4. — Octobre 1900. 19