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44 é BOSSUET ET LYON liarisé avec les œuvres de l'illustre Irénée « l'honneur des Eglises des Gaules », il a lu Eucher, Agobard, Amolon, Rémi; il se plaît à les citer; il appuie son opinion sur leur autorité et sur leur orthodoxie inattaquable. Ainsi les vœux, qui l'appelaient à succéder à Mgr Camille de Villeroy, ne s'adressaient pas à un homme ignorant de la situation, dans le présent et dans le passé, du diocèse dont il aurait pris le gouvernement ; son attention avait été sou- vent éveillée sur ce sujet ; sa bienveillance était conquise. Mais qui se fit l'organe, au moins officieux, de cette sorte de désir, toujours malaisé à exprimer, même dans sa sincérité la plus chrétienne, et avec les précautions nécessaires pour ne point effaroucher des ambitions concurrentes? Sur ce point, le savant maître de notre Université catho- lique s'en rapporte pleinement à l'abbé Ledieu et, avec une confiance dont les Mémoires sont très dignes, puisqu'ils n'ont à peu près jamais été surpris en défaut, il attribue au Cha- pitre de Saint-Jean l'honneur d'une démarche spontanée et la rédaction d'un message, délibéré en commun, destiné à prévenir Bossuet de l'ardeur et de la joie avec lesquelles on souhaite sa nomination et on l'espère de la bienveillance de Louis XIV. La pièce, si elle a été écrite et envoyée, n'existe plus, et M. Delmont, par une sincérité qui paraît bien être une des qualités fondamentales de son esprit et de sa critique, re- connaît qu'il n'y en a pas trace dans les procès-verbaux des séances des nobles comtes. C'est même ce silence absolu, sans la plus lointaine allusion, dans les actes capitulaires et dans les actes consulaires, qui m'a inspiré quelque soupçon contre l'affirmation trop vague d'un confident qui dérobe sa preuve. Je me suis laissé entraîner à discuter de nouveau les paroles de l'abbé Ledieu et, sans aboutir à des conclusions