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                       JOANNY DOMER                       429

son plan, poursuivi son idée; on a profité des précieuses
maquettes qui, par une attention délicate, furent, à la mort
du peintre, offertes à M. Sainte-Marie Perrin ; mais on n'a
pas retrouvé le secret de sa décoration, ni de la vigueur
chatoyante de son coloris.

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   Comme s'il eut trouvé son oeuvre achevée et couronnée
par la coupole et par cette verrière ; comme s'il eut compris
que ces compositions suffisaient à sa gloire pour montrer
l'immensité de son intelligence et l'envergure de son génie,
Joanny Domer s'éteignait le 2 juillet 1896, terrassé par un
mal impitoyable qui le torturait depuis longtemps. Il était
atteint d'une maladie de cœur et d'une toux qui ne lui
laissaient aucun repos, amenant des suffocations qui lui
imposaient de cruelles insomnies. Hélas ! ses amis le savaient
depuis longtemps condamné et cependant l'artiste travail-
lait toujours sans relâche.
   Sa mort a laissé, dans le monde des arts, un vide qu'on
n'est pas prêt à combler. La technique de son art c'était
l'unité dans la conception, l'harmonie dans les lignes, la
fraîcheur et le charme dans le coloris.
   On trouvait chez Domer, avec le culte fervent de la
beauté, l'ardent amour de la vérité, du naturel et de la vie,
la compréhension étroite des grandes harmonies qui nous
entourent, senties avec une âme profonde de contemplatif,
traduites avec l'horreur du convenu, des redites et des rou-
tines. Ce qu'il voulait avant tout, c'était réaliser son rêve,
nous mettre en face de sa vision, se supprimer entièrement
pour nous laisser seuls à l'émotion du spectacle.
  Pour Domer, comme pour les grands primitifs, l'art était