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JOANNY DOMKR 423 caissons en staff, genre Renaissance, et dorés à plusieurs tons. En entrant, le panneau central nous offre le Triomphe d'Apollon, avec le Jour et les Heures s'enchaînant sous les rayons du soleil levant. Au milieu de la composition, Apol- lon s'élance dans une apothéose, emporté dans les airs par un Pégase aux narines de feu. D'une main, le dieu tient sa lyre ; de l'autre, il semble semer la vie dans le monde. Les Amours accourent à sa suite; l'un pose une couronne sur le front du dieu des Arts et de la Lumière; un autre en- flamme le ciel de sa torche embrasée; un troisième sème de roses le ciel étincelant. A gauche, l'Aurore et des couples que l'Amour enlace ; à droite, le Crépuscu'e et l'Etoile du soir qu'allume la Nuit qui va dormir dans un nuage. Cette composition est d'un splendide effet. Les deux autres panneaux nous offrent la Musique sacrée et la Musique profane. La Musique sacrée, c'est cette Harmonie qui tient une lyre et plane dans un ciel peuplé d'oiseaux. A ses pieds, la Musique conduit des orchestres divins. Au premier plan, un Sigurd, fièrement campé, sonne dans une trompe de guerre. La Musique profane, c'est le Faune agitant, en riant, ses crotales ; des Amours l'accompagnent avec des triangles, des flûtes, des pipeaux, tandis que, grisées par ces baccha- nales, les théories énamourées s'enlacent et se pressent et que des Amours couvrent de fleurs le masque rieur de la Comédie. A cette description, comment ne pas reconnaître Domer, dont la palette chaude et pleine à la fois de fraîcheurs de tons sait si bien traduire l'harmonie du sujet, toujours étudié, sans laisser jamais deviner la recherche ?