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LA FONDATION DE L'ACADÉMIE DE LYON 4O9 ouvrages; je ne manquerai pas de vous l'envoyer sitost qu'elle sera faicte. » Toute cette correspondance témoigne de l'activité des membres de la Compagnie et de l'intérêt qu'ils portaient aux questions les plus diverses. Ainsi s'écoula l'année 1700. Pendant les vacances, on cessa de se réunir. Mais, dès le commencement de l'an- née 1701, l'Académie reprend ses travaux. Le 2 janvier 1701, Brossette écrit ainsi à Boileau : « Nous recommençâmes hier nos assemblées qui avoient été interrompues depuis les vacances. » Dans cette réunion, il fut donné lecture de l'Ode sur la prise de Namur. Dans cet Ode, Boileau, ayant parlé de la plume blanche que le roi portait toujours à l'armée, Brossette fit remarquer, en citant un passage d'Eusèbe, que les Egyptiens avaient autrefois un Dieu, appelé Cneph, qui portait aussi sur sa tête une plume royale. L'observation communiquée à Boileau fut loin de lui déplaire : « Il n'y a rien de plus joli que votre remarque sur le Dieu Cneph, écrivait-il le 18 janvier 1701, et je ne saurais assez vous remercier de cette autorité, que vous me donnez pour la métamorphose de la plume du roi en Astre. A quoi Brossette répondait, à son tour, le 5 février 1701. « Je suis bien aise que la remarque de la plume royale du Dieu Cneph vous ait pu faire plaisir. Quand je ne devrais que cela à nos Assemblées académiques, je les aime- rais beaucoup ; nous les continuons avec assez d'exactitude et, quoique nous ne soyons pas plus de sept personnes, je puis dire que nos conférences sont assez bien remplies. Les dernières ont été employées à examiner l'hypothèse de