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JOANNY DOMKR 323 et Bouguereau et Allemand, et Puvis de Chavanne, et tant d'autres, et Charles Garnier qui s'écriait devant le merveil- leux plafond du Théâtre-Bellecour : « Pourquoi Domer n'est-il pas à Paris ? Une telle page, à une époque moins tourmentée, moins enfiévrée que la nôtre, suffirait pour illus- trer le théâtre qu'elle décore et l'artiste qui l'a conçue ! » Domer est mort comme il a vécu, dans l'ombre, oublié de beaucoup, n'ayant jamais reçu qu'un bout de ruban violet, dont il fut plus surpris que charmé. Cette décoration lui avait valu, avec quelques félicitations banales, et quelques condoléances sincères, le mot suivant de l'excellent peintre Arlin : « Le Camiet, le 1$ janvier 1896. « Mon cher Domer, « Je viens d'apprendre que tu as reçu le ruban violet. J'eusse bien préféré qu'il y eût moins de bleu dans le ruban et qu'il fût simplement rouge. C'est ce que tu méritais depuis longtemps. Je profite de l'occasion pour te souhaiter une bonne année. Bien sincèrement à toi. « Arlin Joanny. « Villa-Soleil, au Cannet. » Voilà comment ses pairs appréciaient l'immense talent de Domer. Il fut accompagné au cimetière de Lovasse, sans apparat, par des amis fidèles; oublié même par les représentants de cette ville qui lui devait tant et à qui il avait sacrifié sa gloire; enterré enfin sans discours, sans phrase banale; la fin d'un philosophe, d'un sage. On a songé depuis à lui