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294 LES PETRINS DE BRETAGNE « versant, celui qui s'incline vers la mer de Gascogne ; du « côté méridional, elles s'appuient sur des terres hautes. » (Elisée Reclus, Europe Méridionale, pages 884 à 891.) Donc, les Pyrénées Cantabres sont des monts granitiques analogues à ceux du Lyonnais et sur la pointe du Finistère se trouvait un temple des anciens dieux, et là , de même que sur tant d'autres points, un sanctuaire chrétien a été substitué à un temple des divinités primitives, et ce temple n'était certainement qu'un arrangement de roches brutes et sauvages, ou des roches ou cornes fixes sur lesquelles exis- taient des cuvettes similaires sans doute à celles que nous avons vues sur les monts du Lyonnais. « A Mugia, près de Ceé, on voit une énorme roche « ovoïde, dont la partie supérieure, aplatie, pourrait réu- « nir plus de 120 personnes, qui se tient debout par un « prodige d'équilibre, et sur un plan incliné, duquel elle « n'a pas dévié depuis des siècles. » (Guide Joanne.) Par quel chemin passaient les pèlerins chrétiens, qui, du fond de l'Allemagne et de la Pologne, se rendaient à Saint- Jacques-de-Compostel ? sinon par les lignes de faîte dont nous avons parlé, qui étaient les routes nationales de l'époque ; ils suivaient les chemins battus par les pieds des philolithes, leurs ancêtres, qui, bien certainement, depuis l'antiquité la plus reculée, se rendaient au temple des divi- nités primitives, élevé sur la pointe du Finistère espa- gnol. Le christianisme, fidèle à ses traditions, ne pouvait tolé- rer plus longtemps ces pèlerinages païens ; il a élevé autel contre autel ; les reliques de l'apôtre saint Jacques, et l'édi- fice voué à Marie, ont remplacé les temples des divinités primitives, et, peut-être même ceux érigés par les romains aux déités de l'Olympe grec, puisque les romains, de même