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2y2 UNE ÉPAVE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE VERNA de même provenance, et présentées aux enchères le 3 février dernier. Pour une somme des plus minimes, ce petit dossier vint prendre place dans ma collection d'autogra- phes lyonnais. Comme ces lettres présentent quelque intérêt, je n'hésite pas à les publier. Elles n'auront plus, pour le collection- neur, l'attrait, le charme de l'inédit. Mais je n'ai jamais eu, Dieu merci, cette sotte manie de maints bibliophiles et amateurs, qui gardent enfermés, avec un soin jaloux, livres et documents. Les livres sont faits pour circuler, les docu- ments pour aider et faciliter la tâche de l'historien. La notice du catalogue qui décrit ces autographes n'est point rigoureusement exacte. Ces lettres ne sont pas toutes de M. de Lacroix-Laval. Les trois premières, signées, et datées de Paris les 24, 26 et 28 juillet 1830, doivent seules lui être attribuées. La quatrième, datée de Lyon le 22 août 1830, n'est pas signée et l'écriture diffère assez sensiblement des trois autres. Son contenu indique clairement qu'elle ne peut provenir que d'un haut dignitaire ecclésiastique. Elle a été écrite, en effet, par Mgr de Pins, administrateur apostolique du diocèse de Lyon, de 1823 à 1839. La colla- tion de cette lettre avec d'autres pièces autographes du même personnage, conservées aux archives de l'archevêché ne laisse aucun doute sur cette attribution. La première lettre de M. de Lacroix-Laval, datée du 24 juillet 1830, la veille de la promulgation des fameuses ordonnances qui amenèrent la chute de Charles X, laisse entrevoir une certaine appréhension sur la suite des événe- ments politiques. Comme tous les ultras, le maire de Lyon semble complètement aveuglé sur l'état du pays. La seconde, dénote un trouble profond chez M. de Lacroix- Laval. L'écriture est mal formée, saccadée; le style aussi se